L'heure est grave. En ces temps de conflits politiques, d'angoisse et d'incertitude face à l'avenir, une seule émission a le pouvoir de rassembler tous les Français et les Françaises, d'unir notre culture autour de valeurs communes: «Top Chef». Pour célébrer ce moment de communion nationale, nous avons décidé de faire le résumé de cette grande messe culinaire toutes les semaines.
Ça c'est nous quand on regarde «Top Chef». | Capture d'écran
Au menu de ce premier épisode, un nouveau chef membre du jury, une candidate très, très joyeuse, beaucoup d'hommes et beaucoup de figues. Mais pas d'inquiétude, on y retrouve aussi les essentiels de l'émission: de l'espuma, de l'agar-agar, du yuzu, des musiques de film hyper dramatiques, et des petits points dans l'assiette.
Le jury
Après une intro de 4 heures 30, l'émission commence enfin avec la présentation du jury. On retrouve évidemment Hélène Darroze, Philippe Etchebest –dont la seule identité semble être devenue «j'en ai des grosses»–, et Michel Sarran, notre daddy imaginaire à tous et toutes. (Warning: ces récaps contiendront un nombre dangereux de références à la douceur et au charme toulousaing de Michel Sarran.)
Mais la vraie bonne nouvelle, c'est que l'agenda sudiste l'a enfin emporté: Paul Pairet, le nouveau chef qui remplace Jean-François Piège, est perpignanais. Avec quatre chef·fes originaires du sud de la France, la domination sudiste est enfin en place, la team chocolatine a gagné. (Si vous venez nous dire qu'on ne dit pas «chocolatine» à Perpignan, on demande l'exclusion immédiate de Paul Pairet.)
On retrouve aussi Stéphane Rotenberg, le Tom Hanks de la télévision française, une vraie crème. On sent qu'à chaque fois qu'on lui a proposé de la cocaïne, il a poliment refusé.
On aperçoit brièvement Thierry Marx, un homme pour qui l'expression «big dick energy» semble avoir été inventée. Thierry, tu nous manques.
La première épreuve
L'objectif de la première épreuve: reproduire une recette généreuse de façon pas généreuse (ou «minimaliste», comme on dit dans le jargon).
On découvre enfin les premièr·es candidat·es, notamment Mory, qui propose de revisiter la bolognaise. Sa solution? Assécher tous les ingrédients après les avoir cuits pour ensuite les réhydrater au moment de la dégustation– le mec est à deux doigts d'inventer le sachet de soupe Maggi. À un moment de sa préparation, il a tellement maltraité ses spaghetti qu'on a craint un incident diplomatique avec l'Italie.
Toute l'Italie est en PLS.
Il y a aussi Diego, qui a trop regardé La Casa de Papel:
Diego. | Capture d'écran
Sa présentation: «On me décrit comme quelqu'un d'explosif. J'ai un caractère de cochon.» Quand un candidat de télé-réalité se décrit comme ça, ça finit toujours bien. Diego nous offre aussi le premier point espuma de la saison (pour les novices, l'espuma c'est juste de la mousse mais en plus cool).
On découvre ensuite Jordan, qui a trop regardé Vikings.
Jordan. | Capture d'écran
Sa particularité, son combat, ce qui le rend vraiment unique, c'est qu'il a un fils. Comme si les quatre-vingt-cinq flashbacks de lui en papa poule ne suffisaient pas, il a également apporté... la tétine de son fils, posée bien en évidence sur son plan de travail. On espère que Stéphane Rotenberg a immédiatement appelé le contrôle de l'hygiène. Quoi qu'il en soit, Jordan aurait sans doute pu se contenter d'une photo dans son portefeuille, parce que si on commence comme ça, dans deux saisons tout le monde va se ramener avec le mouchoir sale de sa femme.
Il y a aussi David, qui a choisi de représenter son amour pour la «cuisine végétale» avec une recette à base de joue de bœuf et d'os à moelle. La semaine prochaine dans l'épreuve végétarienne: rognons et saucisse de foie.
Et puis il y a Jean-Philippe, le mec au fond là, mais les monteurs n'avaient plus le temps donc on ne saura jamais qui c'est.
Mais le meilleur, c'est sans doute Adrien, la «force tranquille» de l'émission. Déjà, c'est un homme qui respecte sa vessie, et ça c'est important.
Adrien. | Capture d'écran
Adrien ose tout, et on sent que malgré son flegme olympique, il va se transformer en candidat redoutable. Son assiette finale ressemble à un vieux fond de sachet de biscuits –du beige sur du beige sur du beige. Mais visiblement, ça passe: Philippe Etchebest est bluffé et explique que «Ça va à la limite de ce qu'on peut faire.» En gros, Adrien c'est le David Lynch de la cuisine.
À l'issue de l'épreuve, il apprend qu'il rejoindra la brigade de Paul Pairet, qui vient de le qualifier de «candidat très déséquilibré». Comme c'était le chef qu'il voulait, Adrien est fou de joie. L'occasion pour lui de dévoiler toute la gamme de ses émotions.
Eh bé, heureusement qu'il est pas déçu hein.
On vous passe le détail des résultats, mais retenez juste que Jean-Philippe (le candidat mystère), Mory (l'offenseur de bolo) et Jordan (le viking) sont envoyés en dernière chance.
La deuxième épreuve
Alors qu'il commence à se faire tard, c'est reparti avec sept nouvelles têtes. Il y a d'abord Mallory, le candidat avec l'histoire la plus déchirante: il a perdu la vue d'un œil après un accident en cuisine, alors qu'il était en stage. Du coup, on n'a jamais autant eu envie de protéger quelqu'un depuis Simba dans Le Roi lion.
Et puis, il y a Gianmarco, le Hodor italien.
On était déjà conquises quand on a découvert que son mono-produit c'était le parmesan, mais en plus, il a l'air de se spécialiser dans les punchlines: «Si ça marche pas, je parmesan», «Mon cœur il bat à 1.782» ou encore «Il faut pas desserrer le string». On l'aime.
Quant à Martin, c'est LE Monsieur Rigide de la saison: lui, il «aime la technique». Quand on lui dit qu'il faut montrer de l'émotion, c'est comme s'il était tombé en panne.
Il a quand même l'air gentil, ce qui n'est pas le cas d'Arthur, sans doute un des candidats les plus antipathiques de l'histoire de cette émission. Ce mec, c'est un méchant Disney. C'est Patrick Bateman de American Psycho. Ou pour les plus pointus, Trent de Crazy Ex-Girlfriend.
Arthur aka Patrick Bateman. | Captures d'écran
Le mec est insupportable. Quand on lui demande ce qu'il a préféré quand il travaillait en Turquie, il répond «les femmes». Comme si ça ne suffisait pas, il manque de respect à Michel «Dieu» Sarran. Bref, il a l'air aussi lourd que le plat 100% noix de coco qu'il prépare.
Mais le moment est venu de parler de la vraie star de cette saison: Justine.
Elle a l'air d'avoir pris 28 grammes de coke avant de venir, et honnêtement on se demande un peu si lui donner autant de couteaux est une bonne idée.
Justine. | Capture d'écran
Son énergie est tellement intense qu'à chaque seconde elle semble prête à se transformer en Joker. Même les chef·fes ne savent pas trop sur quel pied danser avec elle.
Elle nous a peut-être eues à l'usure mais au bout d'un moment, on a décidé que Justine était la meuf la plus énergique et souriante que l'histoire ait jamais inventée, et qu'on l'adorait. D'ailleurs, si jamais elle abandonne la cuisine, on la verrait bien refaire carrière dans l'enregistrement d'audiobooks pour enfants: «M. Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres!!!!!!!!!!! Il les perdait toutes de la même façon!!!!!! Un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait!!!!!!! C'était super!!!!!!!!»
Sinon niveau intensité, il y a aussi la version maléfique, proposée par Maxime:
(Il nous fait un peu peur.)
Maxime, qui se retrouve en dernière chance aux côtés d'Arthur (aka Patrick Bateman) et Justine (aka la reine de nos cœurs).
La dernière chance
Vingt-huit heures plus tard, l'ultime épreuve démarre donc enfin. À ce stade, ça fait presque trois heures que l'émission a commencé et on ne comprend pas comment Justine peut avoir autant d'énergie, mais on l'envie. Le test porte sur la figue, et à l'approche de minuit on aimerait bien qu'ils arrêtent d'en parler, de la figue, et qu'ils la mangent.
Alors que toute vie s'apprête à quitter notre corps, Stéphane Rotenberg introduit le nouveau twist de cette saison: un ou une des participant·es de la dernière chance deviendra la ou le «candidat solitaire», et ne rejoindra pas de brigade. Cette personne devra cuisiner seule contre tous. Ça tombe sur Justine, qui a l'air de contenir cinq personnes à l'intérieur d'elle donc ça ne devrait pas poser de problème. Elle affirme qu'être candidate solitaire, «c'est une super opportunité de faire le concours»: ouais, c'est comme être pigiste, c'est une super opportunité parce que t'as pas d'autre choix.
Rare moment de justice, les deux candidats les plus antipathiques, Arthur et Maxime, ont été éliminés. Parmi les candidats sauvés, on compte Mory, Jordan, mais aussi Jean-Philippe!!! Plot twist! Peut-être qu'on découvrira qui il est dans le prochain épisode.
En vrac
– Espuma is the new cromesquis.
– Les gens qui disent que The Irishman est trop long n'ont clairement jamais regardé «Top Chef».
– Nos chouchous, si vous ne l'aviez pas compris: Adrien, Gianmarco et Justine.
– On veut que Michel Sarran nous regarde comme il regarde sa langoustine.
– Ouh là là, Paul Pairet utilise des mots à trois millions: «archétype», «quintessence»... Eh bé, on sent qu'il a révisé son dico avant de venir.
– L'avantage d'avoir quatre chef·fes du Sud, c'est que ça permet d'entendre de belles expressions comme «Tu m'as pris pour un jambon». (Au cas où vous ne l'auriez pas compris, les deux autrices de ce récap sont sudistes.)
– On pensait que la figue, notre fruit préféré, irait avec n'importe quoi. Mais ça, c'était avant que Maxime décide de l'associer avec du poisson blanc et des moules. Maxime, laisse la figue tranquille, tu lui fais du mal.
– «L'audace, c'est inné chez moi»: on attend encore le jour où un candidat nous dira «moi, j'ai aucune originalité».
– On a peur que Justine ait du mal à se défendre sans équipe, mais elle pourra toujours les intimider en éminçant très vite des crevettes et en les fixant droit dans les yeux avec son sourire signature.
On vous laisse, on va faire un espuma de figues à la langoustine. À la semaine prochaine!