Un aller pour la terre
«Entre deux coups de grelinette, il pouvait lui arriver par absence de jeter un oeil lunaire à la volontaire de passage à la ferme. Il surveillait, sans ambition, juste pour le plaisir d’y penser un peu, de se laisser aller cinq secondes, de taquiner un léger désir. Ça prend son temps le désir avec la patine des années, il faut le laisser monter tranquillement.»
«Quand on baise c’est sympa, on fait notre petite affaire, on se fait du bien mais il y a quelque chose de trop mécanique, on n’y est pas complètement. C’est mal, mais souvent je repense au dernier corps qui m’a rendu ivre. Si elle était là, on remettrait ça, on s’en paierait comme pas possible. Mais on savait pas s’aimer. « La folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents » Albert Einstein. Son beau minois porte une infime cicatrice de quand elle s’est cognée petite, en se précipitant sans regarder. Aujourd’hui elle se cogne encore et s’en cogne toujours. Le seul moteur de ses actes, c’est les sentiments. C’est touchant mais impossible à vivre. Elle jouait de la harpe avec mes nerfs, continuer n’aurait eu aucun sens.»