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Transfert

Une autre pensée magique


temps d’écoute : 40 min

Mügluck
Mügluck

Dans L’année de la pensée magique, l’écrivaine américaine Joan Didion raconte la mort soudaine de son mari, avec qui elle vivait depuis quelques décennies, avec lequel elle travaillait chaque jour à leur domicile, puisqu’il était écrivain comme elle, avec lequel elle partageait tout.

Elle écrit que «la peine qu’on éprouve ne ressemble à rien de ce qu’on imagine. Ce n’était pas ce que j’avais ressenti à la mort de mes parents. Je comprenais l’aspect inévitable de leur mort. Toute ma vie, j’avais su (craint, redouté, prévu) qu’ils mourraient. Quand elles survinrent, ces morts demeurèrent à distance, éloignées du cours de ma vie quotidienne. À la mort de ma mère, je reçus une lettre d’un ami de Chicago, un ancien prêtre de la Société missionnaire de Maryknoll, qui avait l’intuition très exacte de ce que j’éprouvais. La mort d’un parent, écrivait-il, quoique nous y soyons préparés, et malgré notre âge, remue des choses profondes en nous, déclenche des réactions qui nous surprennent et peuvent libérer des souvenirs, des sentiments que nous pensions éteints depuis longtemps. C’est comme si, durant cette période indéterminée qu’on appelle le deuil, on était dans un sous-marin, entouré par le silence de l’océan, conscient du poids de la profondeur, tantôt proche, tantôt lointain, assailli par la mémoire».

Joan Didion raconte la manière dont chaque mort revêt un sens particulier, invite un deuil particulier. Et elle écrit encore, un peu plus loin: «On sait combien le deuil peut faire vaciller l’esprit». Dans cet épisode, Hélène raconte comment sa ressemblance avec son père, et la mort de celui-ci, ont fait vaciller sa vie. Écoutez son histoire:

Cet épisode de Transfert est réalisé par Judith Chétrit, et la musique est de Maxime Daoud. Transfert est présenté par Charlotte Pudlowski et produit par Louie Média

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