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Quatre podcasts sur le VIH


Matilde Meslin

L'épidémie touche encore plus de 38 millions de personnes dans le monde.

Quatre podcasts sur le VIH

Anna Shvets via Pexels

Chaque année en France, environ 5.000 personnes découvrent leur séropositivité. Si les chiffres tendent à baisser, l'épidémie de virus de l'immunodéficience humaine (VIH), qui a été à son pic dans les années 1980 et 1990, n'est pas pour autant sur le point de disparaître. Réduction du nombre de dépistages, désinformation, manque de prévention auprès des publics les plus sensibles... Pour réduire les risques et tout comprendre au VIH, Slate Audio a sélectionné quatre podcasts qui expliquent et racontent cette maladie.

Dans Expliquez-nous le monde, Nicolas Poincaré et Yves Pulici font le portrait du Pr Luc Montagnier. C'est à ce virologue français que l'on attribue la copaternité de la découverte du VIH en 1983, lorsqu'il était chef du service d'oncologie virale à l'Institut Pasteur. Les deux journalistes relatent comment sa découverte de ce rétrovirus a d'abord été contestée par une partie de la communauté scientifique avant d'être saluée par le prix Nobel de médecine en 2008. Mais sa relation tendue avec la communauté scientifique laissera des traces, puisqu'il deviendra par la suite un complotiste antivax notoire.

Marine Baousson consacre un épisode de Vulgaire au VIH et au sida (vous y apprendrez peut-être que ce n'est pas la même chose). Apparition de l'épidémie, modes de transmission, symptômes, récupérations politiques à l'encontre des homosexuels, travailleuses du sexe ou toxicomanes... La podcasteuse vulgarise en vingt minutes à peine et avec humour cette épidémie encore en cours, dans un épisode qui peut s'écouter dès l'adolescence.

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Les deux podcasts suivants, en revanche, s'adressent plutôt à des adultes. Ils donnent la parole à des malades du sida qui détaillent leur expérience de cette maladie.

Dans Magma, Fred Bladou raconte l'annonce de sa séropositivité par un médecin en 1986, avec une phrase qui sonnait comme une condamnation: «Je suis désolé Monsieur, vous n'avez que 18 ans mais il vous reste six mois à vivre.» Plus de trente ans plus tard, il confie sa peur de mourir et sa honte de survivre quand tant d'autres homosexuels sont morts autour de lui pendant «les années sida».

Christophe, le dernier témoin de Superhéros, avait 23 ans lorsqu'il a appris sa séropositivité. Dans le déni, il refuse tout traitement pendant des années, se noie dans la fête et dans les dettes pour ne pas penser à la mort. Mais huit ans après son diagnostic, les brûlures d'estomac et autres angines passagères laissent place à des symptômes de plus en plus graves, à commencer par un claudiquement. Au micro de Julien Cernobori, Christophe livre sans fard les détails physiques de ce que le VIH a provoqué dans son corps. Un récit difficile mais essentiel.