L’Océan des Cent Typos
ela fait maintenant un mois que le navigateur intrépide Malo Malo a quitté l’île Gotham. Au lieu de prendre à tribord tout de suite après le phare de l’Alexandrin comme l’indiquait sa carte, le malheureux a décidé de tourner à bâbord... happé par un mystérieux chant de sirènes. Et c’est complètement perdu, qu’il dérive sur les eaux très lyriques de la mer de la Poésie.
Malo Malo épaulé de ses compères se laissent dériver sur cet océan de vers. Soudain leur vaisseau est prit dans un tourbillon qu’on appelle le typhon de l’allitération. Le capitaine doit vite réussir à en sortir au risque de s’y perdre et d’y laisser son navire. Car le plus grand danger de ce périlleux siphon est de couler à pic, direct par le grand fond. Voulant tant éviter ce sort à sa péniche il parvient à prendre le détroit de l’hémistiche. Ayant quasiment failli y laisser sa peau, il rejoint enfin l’Océan des cent Typos.
C’est après avoir passé le recueil des écueils et le delta de la strophe que Malo Malo quitte définitivement cet mer de prose. Il voit tout d’un coup une forme apparaître à l’horizon. Sans avoir besoin de sortir sa longue-vue, il reconnaît rapidement sa prochaine destination. Bien qu’elle soit encore très loin, celle-ci est déjà très visible. Mais étrangement, plus il se rapproche, plus l’île semble petite. Et c’est une fois son navire amarré, qu’il se rend compte qu’elle est aussi grande que son navire. Ce petit mais condensé bout de terre s’appelle l’îlot du Minuscule.