Bookmakers
«Si j'ai écrit ce livre, c'est aussi parce que durant toute mon enfance, j'ai entendu des gens dirent: il faudra écrire sur cette famille.» En 2010, Delphine de Vigan s'engage tout entière dans l'écriture —qui ne dura que neuf mois— d'un roman prenant pour cadre et personnages sa tribu «joyeuse et dévastée». Le temps d'offrir, plus précisément, un «cercueil de papier» à sa mère bipolaire, qu'elle rebaptise Lucile. Rien ne s'oppose à la nuit s'ouvre sur la découverte du corps de celle-ci, quelques jours après son suicide, par Delphine elle-même.
La romancière interroge longuement ses oncles et ses tantes, enclenche le processus mais très vite, «l'élan» se brise. Quelle énergie faut-il pour faire naître un roman de deuil? Comment s'autoriser soi-même à écrire puis à rendre public des secrets familiaux? Comment «rapiécer les trous» de la mémoire? Où se situe la frontière entre la vérité et la fiction? Est-ce un soulagement d'écrire tout ça, vraiment?
Les réponses se trouvent dans cette deuxième partie de Bookmakers, pour laquelle Delphine de Vigan a, pour la première fois, relu à voix haute certains passages parmi les plus durs de son livre.
En partenariat avec Babelio.
Crédits:
Enregistrements: juin 2020.
Entretien, découpage: Richard Gaitet.
Montage: Sara Monimart.
Lectures: Ariane Brousse, Richard Gaitet.
Réalisation, prise de son, musique originale et mixage: Samuel Hirsch.
Illustrations: Sylvain Cabot.
Production: ARTE Radio.