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Présidentielle: quatre propositions pour lutter contre l'abstention

Le niveau du débat politique décourage les citoyens de se rendre aux urnes, mais la procédure mise en place pour voter aussi.

Un bureau de vote lors du référendum sur le quinquennat du 24 septembre 2000, record d'abstention (70%) sous la Ve République. REUTERS/Jean-Philippe Arles.
Un bureau de vote lors du référendum sur le quinquennat du 24 septembre 2000, record d'abstention (70%) sous la Ve République. REUTERS/Jean-Philippe Arles.

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Si l'on en croit les unes des journaux, le risque de cette élection présidentielle est une grande abstention. Ainsi, un tiers des électeurs pourraient rester chez eux le jour du scrutin, démotivés par l'absence d'un débat politique digne de ce nom. Mais quid de la procédure électorale? Elle aussi décourage, et cela les médias n'en parlent pas, ou si peu.

En France, le système mis en place pour voter est archaïque et bureaucratique. Celui qui veut glisser son bulletin dans l'urne doit affronter maints obstacles administratifs et géographiques.

Demander une procuration, par exemple. Pour ce faire, le citoyen doit se présenter au commissariat ou au tribunal, lieux vétustes et pas franchement des plus accueillants, et faire fi au passage de la séparation des pouvoirs entre législatif et judiciaire.

Si on veut inciter la population à aller voter, il faut impérativement faciliter la procédure. Voici quatre propositions concrètes pour simplifier le vote et augmenter la participation:

  • Faire en sorte que la carte d'électeur soit valable dans tous les bureaux de vote pour la présidentielle, élection sans circonscription. L'actuel bout de papier pourrait prendre la forme d'un pass nominatif comme une carte vitale.
  • Faciliter la procuration. On irait voter pour son voisin ou son ami qui nous l'a demandé en présentant son «pass» et sa carte d'identité, comme on le fait pour récupérer un recommandé à la Poste.
  • Ouvrir des bureaux de vote mobiles dans des lieux très fréquentés tels les gares, les aéroports et les aires de repos près de péages principaux.
  • Instaurer une base de données nationale des électeurs enregistrés pour vérifier l’inscription et pour éviter les doublures.

Avec ces changements peu coûteux, mais démocratiquement très rentables, on ne résoudra toujours pas le problème des candidats sans propositions concrètes, mais au moins le citoyen pourra mieux s’exprimer.

Stefan de Vries

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