Une étude récemment publiée dans la revue scientifique Plos One confirme que la violence domestique se manifeste par une forte volonté de contrôle des choix reproductifs de la femme. On parle à ce sujet de «coercition reproductive.»
Lauren Maxwell, une chercheuse en épidémiologie de l'université de McGill a analysé des données concernant plus de 14.000 femmes dans cinq pays: les Etats-Unis, l'Inde, le Zimbabwe, le Nicaragua et l'Afrique du Sud. Son analyse a mis en évidence un lien très fort entre violence domestique et non utilisation de contraceptifs, rapporte le magazine Pacific Standard.
Lorsque ces femmes utilisent des moyens de contraception, il s'agit très rarement de préservatifs, dont l'utilisation aurait besoin d'être approuvée par l'homme. L'étude révèle aussi que plus la violence subie est grande, moins une femme a tendance à utiliser des contraceptifs.
Ces résultats expliquent notamment pourquoi les taux d'infection au VIH et les avortements sont supérieurs chez les femmes victimes de violence. Dans les pays africains, les femmes battues par leur partenaire sont trois fois plus susceptibles de contracter le virus du sida.
«Il faut prendre en compte la violence domestique lorsque nous mettons en place des programmes pour améliorer l'accès à la contraception» explique Lauren Maxwell.
En effet, elle note que certaines associations incluent les hommes dans les discussions sur la contraception et les maladies sexuellement transmissibles, une approche peu efficace si le partenaire est violent.