Parents & enfants / Égalités

Superman pleure aussi

Après les représentations réalistes de princesses Disney, une maman propose des représentations non genrées des superhéros.

Par Linnéa Johansson <a href="http://limpan.org/wp-content/uploads/2015/03/Super-Mjuka-Hj%C3%A4ltar.pdf"> License CC (PDF) </a>
Par Linnéa Johansson License CC (PDF)

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L’entreprise de normalisation des héros des enfants continue. Après les multiples (et parfois ratées) transpositions de princesses Disney dans la vraie vie, c’est au tour des super-héros d’être un peu délestés de la prodigieuse quantité de stéréotypes qu’il charrient. Cette fois, c’est une dessinatrice suédoise, installée en Norvège, qui s’y colle. Et c’est franchement réussi.

Linnéa Johansson raconte sur son blog et à Today.com comment elle en est venue à dessiner Spiderman ou Batman, dans des situations de la vie quotidienne, et surtout ressentant des émotions. Un jour, son fils Casper, âgé de trois ans, s’est subitement mis à arrêter de pleurer, alors qu’il était de toute évidence très triste. Quand elle lui a demandé pourquoi il s'efforçait de ne pas pleurer, le petit garçon lui a répondu que Spiderman, lui, ne pleurait jamais

«C’est la preuve, pour moi, que ça ne prend que trois ans pour qu’un enfant soit impregné des codes genrés, qu’il décide qu’en tant que garçon, la pire des choses à faire est de "pleurer comme une fille", ce qui est considéré aujourd’hui comme une insulte (...).

C’est vraiment étrange de constater que les enfants, qui sont pourtant si émotifs et sensibles, doivent se soumettre à ces modèles si superficiels. On a l’impression que les seuls sentiments que les petits garçons se sentent autorisés à exprimer, c’est l’indifférence ou la colère».

Linnéa Johansson fait évidemment référence au tristement célèbre «Un garçon, ça pleure pas!». Une injonction aux conséquences parfois dramatiques qui avaient déjà été mises en évidence en 2013 par l’organisation Representation project.

L’illustratrice a alors eu l’idée de proposer à son fils, et à tous les parents qui le souhaitent, des modèles de super-héros qui s’autorisent à ressentir des émotions et même à les exprimer. Des super-héros, surtout, incarnés dans des positions habituellement décrites comme vulnérables ou typiquement féminines.

Elle a par ailleurs mis ces planches à colorier en téléchargement gratuit ici «pour ne pas avoir de problèmes avec Marvel mais surtout pour toucher le plus d’enfants possible». La mise à disposition de modèles non genrés aux enfants a été efficace, au moins avec son propre fils. Casper a cessé d’arrêter de pleurer.

(Et si vous trouverez que franchement, c’est pas si grave de dire aux petis garçons qu’ils doivent être forts comme Superman et qu’il ne doivent «surtout pas pleurnicher comme une fille», vous devez absolument lire ça. Ou cet autre article de Slate qui montre bien que les stéréotypes genrés ne sont pas l’apanage des comics et que les enfants sont abreuvés de préjugés sexistes 

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