Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Politico
Le Front national, qui a connu au premier tour des départementales une progression de son résultat en suffrages exprimés par rapport aux précédentes échéances, sans réussir à emporter de département au second, est scruté par les médias du monde entier. Robert Zaretsky, professeur d’histoire à l’Université de Houston, se penche, sur le site Politico, sur les efforts du FN et de sa présidente, Marine Le Pen, pour gagner en respectabilité, se demandant si le parti est vraiment capable de «changer d’image».
Marine Le Pen s’est notamment inspirée de Gianfranco Fini qui, en Italie, a sorti le parti néo-faciste MSI de son isolement politique vis-à-vis des autres en se débarrassant des skinheads et des militants racistes, changeant au passage le nom du parti, devenu l’Alliance nationale.
«Marine Le Pen a entrepris un élagage similaire, coupant les anciens vichystes, les négationnistes de l’Holocauste et les partisans de l’Algérie française, tout en replantant son père dans le pot de fleurs de président honoraire [du FN].»
Une stratégie d’image qui porte ses fruits notamment à l’étranger. Marine Le Pen a ainsi publié une tribune dans le très prestigieux New York Times après les attentats de Charlie Hebdo. L’ultime étape de cet élagage symbolique pourrait être de changer le nom du parti, ce qui est déjà partiellement le cas puisque l’étiquette «Rassemblement Bleu Marine» est souvent utilisée par la présidente du FN.
Pour autant, l’auteur rappelle les multiples propos racistes, homophobes, antisémites de candidats du parti aux élections départementales, laissant planer le doute sur ce qui apparaît comme un «repackaging» plutôt qu’une renaissance sur le fond.
De son côté, rappelle Robert Zaretsky, Nicolas Sarkozy cherche à attirer à nouveau à lui les électeurs et sympathisants du FN. Une nouvelle marque pourrait lui permettre de séduire cette partie de l’électorat: le nouveau nom envisagé, «Les Républicains», aurait l’avantage selon l’auteur de correspondre aux attentes de ces électeurs, sans avoir «la couleur anti-républicaine du parti de Le Pen».