Politique / France

Les départements des candidats à la primaire de 2011 ont tous basculé

La Corrèze, le Nord, la Saône-et-Loire, les Deux-Sèvres et l'Essonne avaient viré à droite dès le second tour. Le Tarn-et-Garonne, où Jean-Michel Baylet pouvait espérer voir un candidat de son parti être élu, a finalement porté à sa tête un divers gauche soutenu par la droite.

Les six candidats à la primaire de 2011. REUTERS/Patrick Kovarick/Pool.
Les six candidats à la primaire de 2011. REUTERS/Patrick Kovarick/Pool.

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C'est à ce genre de coïncidence qu'on reconnaît l'ampleur des défaites: les départements d'élection des six candidats à la primaire à gauche de 2011 ont basculé. Un symbole d'autant plus fort que trois des six candidats en question occupaient la présidence du conseil général au moment de leur candidature.

A tout seigneur tout honneur, la Corrèze de François Hollande, conquise et conservée de justesse en 2008 et 2011, bascule, malgré la réélection dans son canton de Tulle du conseiller du chef de l'Etat Bernard Combes. Le président de la République avait dirigé l'exécutif local de 2008 à 2012 et en avait fait la base arrière de sa candidature à l'Elysée, conditionnant sa candidature à la primaire en 2011 à sa reconduction.

Le département de l'autre finaliste de la primaire, le Nord de Martine Aubry, bascule à droite lui aussi. Si ce résultat est attendu depuis le premier tour (la gauche avait été éliminée dans une majorité des cantons, 27 sur 41), il constitue une surprise à l'échelle du scrutin, puisqu'il y a quelques semaines, la gauche pensait conserver ce département qu'elle contrôlait depuis 1998.

Frais retraité de la politique reconverti dans l'ameublement, Arnaud Montebourg aura donc vu sa Saône-et-Loire, qu'il a présidée de 2008 à 2012, retomber dans l'escarcelle de la droite. Ce département politiquement très «balançant» (c'est l'un de ceux qui vote le plus comme la France à la présidentielle) avait basculé à gauche en 2004. Le successeur de l'ancien ministre de l'Economie, Rémi Chaintron, a même été battu dans son canton.

Les Deux-Sèvres de Ségolène Royal, conquis en 2008 par la gauche, ont également basculé. Il y a un an, la gauche y avait déjà perdu la mairie de Niort, qu'elle contrôlait depuis plus de soixante ans.

Si Manuel Valls était loin d'être le premier homme lors de la primaire de 2011, avec seulement 5,63% des voix, il est devenu depuis un rouage indispensable du système Hollande (responsable de la communication de la campagne, puis ministre de l'Intérieur, puis Premier ministre). Le basculement de son département de l'Essonne n'en est que plus symbolique, avec la large victoire de l'opposition, emmenée par l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy Georges Tron, sur le camp du président sortant Jérôme Guedj, un des «frondeurs» du PS.

Enfin, dans ce champ de ruines, le seul candidat qui semblait en position de s'en sortir au soir du second tour... a lui aussi été battu. Privé de son siège de sénateur depuis l'automne dernier, Jean-Michel Baylet, qui avait été réélu au premier tour, a renoncé à se présenter à la présidence, préférant soutenir une candidate de son parti, Marie-Claude Nègre. Celle-ci a été battue par 12 voix contre 18 par le divers gauche Christian Astruc, soutenu par la droite dans ce département où la gauche était sortie majoritaire de justesse.

Initialement publié le dimanche 29 mars, cet article a été actualisé le jeudi 2 avril après l'élection à la présidence du conseil départemental du Tarn-et-Garonne de Christian Astruc.

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