Sciences

Circulation alternée: pourquoi avons-nous tant de mal à dire si zéro est pair ou impair?

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur AFP (via Libération), BBC

«Le zéro, c’est pair ou impair?» C'est l'accroche d'une dépêche de l'AFP sur les règles de la circulation alternée, sans doute moins anecdotique qu'elle en a l'air. La preuve, quelques lignes plus loin:

«"Je ne m’occupe pas du zéro", répond, embarrassé par la question, le motard de la police au conducteur qui, soulagé, continue son chemin.»

A Slate, la rédaction est divisée en deux camps: les «ni l'un, ni l'autre» et les «pair». Coupons court à ce suspense insoutenable, 0 est un chiffre pair, et le conducteur aurait donc dû être verbalisé, comme l'avaient été 2.803 autres automobilistes à la mi-journée, lundi 23 mars.

Mais cette interrogation est visiblement courante. Dans une classe américaine où le professeur a laissé ses élèves s'interroger pendant six minutes sur divers sujets de maths, un tiers des 34 affirmations avaient un lien avec la parité ou non du zéro.

Une autre étude montrait que les enfants affichaient un biais tendant à dire que zéro est un chiffre impair.

Mais il n'y a pas que les enfants qui ont du mal à savoir si 0 est un chiffre pair ou impair. Sur la version anglaise de Wikipedia, on trouve l'histoire de Betty Lichtenberg, une professeure de mathématiques de l'University of South Florida, qui a publié en 1972 une étude indiquant qu'un groupe de potentiels futurs enseignants avait dû répondre «vrai ou faux» à l'affirmation «zéro est un chiffre pair». Ils ont alors trouvé la question «piège» et «deux tiers ont répondu "faux"».

Une autre étude sur la représentation mentale de la parité mathématique, publiée en 1993, indiquait que les gens mettaient plus de temps à répondre pour zéro et un que pour le reste des chiffres quand on leur posait la question «pair ou impair»?:

«Cela a peut être à voir avec le fait que la série des chiffres pairs que l'on apprend à l'école commence avec 2. D'une façon intuitive, la notion de parité est familière seulement pour les chiffres plus grands que 2.»

En 2012, le Dr. James Grime, du Millennium Maths Project de l'université de Cambridge, expliquait également à la BBC que les gens mettent 10% plus de temps à choisir pour zéro que pour le reste des chiffres. En fait, affirmait-il, «il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que le zéro soit enfin accepté comme un chiffre pair –après beaucoup de résistance et de nombreux débats».

Reste maintenant à savoir si zéro est positif ou négatif.

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