Parents & enfants / Monde

Aux Etats-Unis, les dérives de la criminalisation de l'absentéisme scolaire

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Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New Republic, ProPublica

Dans plusieurs Etats américains, il arrive que des parents soient arrêtés par la police et incarcérés quelques jours lorsque leurs enfants sont trop souvent absents à l'école. 

Un article de The New Republic raconte notamment l'histoire d'Eileen DiNino, qui a été condamnée à deux jours de prison car elle n'avait pas payé les 2.000 dollars (un peu moins de 1.850 euros) d'amende qu'elle devait suite à l'absentéisme de deux de ses enfants. Elle est morte d'une crise cardiaque après 24 heures en prison, et quelques mois après, le comté de Pennsylvanie où elle avait été incarcérée a changé la loi: «Nous allons faire en sorte que les gens n'aillent pas en prison juste parce qu'ils sont pauvres», avait déclaré un élu local.

Mais avant cet incident, la journaliste Dana Goldstein explique que depuis 2000, 1.600 parents, la plupart du temps des mères, ont été brièvement incarcérés dans cette prison de Pennsylvanie à la suite de leur incapacité à payer des amendes liées à l'absentéisme de leurs enfants. 

«En Pennsylvanie, l'absentéisme est défini comme trois jours d'absence non excusée. Après cela, les enfants et parents peuvent être envoyés devant le tribunal. Chaque jour supplémentaire d'absence de l'enfant coûte 300 dollars (275 euros), en plus des frais de justice.»

Depuis les années 2000, plusieurs Etats —dont le Texas, la Floride, la Californie, la Géorgie et le Nebraska— criminalisent l'absentéisme scolaire de façon draconienne, même si certains sont déjà en train de faire marche arrière. Il y a chaque année environ 150.000 cas d'incarcération de parents ou d'enfants pour absentéisme, aux Etats-Unis.

La politique texane en la matière a d'ailleurs été épinglée par le ministère la Justice. Un article du site ProPublica expliquait récemment qu'en une année, le seul comté de Dallas avait envoyé 67 élèves de plus de 17 ans en prison pour absentéisme. Les plus jeunes sont en général envoyés dans des centres de détention.

En 2009, la ville d'Atlanta dans l'Etat de Géorgie a passé un décret très strict selon lequel des parents peuvent être emprisonnés jusqu'à deux mois si leurs enfants traînent dehors un jour d'école. En 2011, la police a ainsi lancé 70 mandats d'arrêt contre des parents qui ne s'étaient pas présentés à leur convocation devant un juge. Dans la presse locale, on peut ainsi voir des images de policiers qui menottent des mères sur le pas de leur porte. Après dix jours d'absences non justifiées, les parents sont convoqués devant un juge. Et lorsque les parents ne vont pas à ces convocations, ils risquent d'être arrêtés.

Pourtant, l'article de The New Republic indique que selon une étude de 2011, cette approche musclée n'est pas très efficace: pour un nombre d'absences similaires, les élèves qui avaient reçu des convocations au tribunal étaient encore plus susceptibles d'être absents par la suite que ceux qui ne subissaient pas ce genre de conséquences juridiques. 

La journaliste explique qu'en général, les associations qui travaillent en partenariat avec les familles lorsqu'un problème d'absentéisme est détecté obtiennent de bons résultats avec les enfants très jeunes, jusqu'au niveau de l'école primaire environ. Mais pour les adolescents, il est beaucoup plus difficile de faire changer les habitudes.

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