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Les robots ne voleront pas nos emplois... Selon un créateur de robots japonais

Foire internationale de l'automatisation et de la mécanique à Munich, le 5 juin 2014. REUTERS/Michaela Rehle
Foire internationale de l'automatisation et de la mécanique à Munich, le 5 juin 2014. REUTERS/Michaela Rehle

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Financial Times, Bloomberg, PBS

Dans le Financial Times, Junji Tsuda, le président d’un des leaders de l’industrie robotique japonaise, Yaskawa, affirme que les robots ne sont pas une menace pour l’emploi. Leur périmètre d’action se limite à l’heure actuelle aux usines où ils permettent d’automatiser les tâches répétitives et dangereuses. Les robots devraient aussi étendre leur influence sur les centres de distribution et de logistique, mais il n’y aurait pas de quoi se sentir menacé. Il l'assure:

«Ils ne vont pas se développer selon une courbe exponentielle comme les ordinateurs. [Leur croissance] sera linéaire et stable.»

En revanche, l’automatisation va augmenter la demande d’ingénieurs, non seulement pour construire ces robots, mais surtout pour les maintenir en état. Ce point de vue optimiste sur l’impact de l’automatisation est partagé par ceux qui pensent que l’innovation technologique va permettre de déverser la main d’œuvre remplacée par les robots vers de nouveaux secteurs plus qualifiés et mieux rémunérés.

Mais récemment, un modèle de simulation économique réalisé par quatre économistes des universités de Boston et de Colombia est arrivé à la conclusion inverse. Comme le relate le site Bloomberg, dans une économie dominée par les robots et les logiciels, «les machines intelligentes peuvent signifier sur le long terme la misère de tous».

Pour arriver à ce résultat préoccupant, les économistes ont étudié l’impact de l’automatisation sur deux types de travailleurs: des informaticiens qualifiés qui écrivent du code et des travailleurs du secteur des services aux personnes. Si dans un premier temps la demande de travailleurs high-tech serait effectivement en croissance, elle se contracterait ensuite et pousserait la plupart vers le secteur des services, avec un impact négatif sur les salaires.

Une conclusion proche de celle des chercheurs du MIT Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, auteurs américains d’essais très remarqués sur le «deuxième âge des machines». Lors d’une conférence inspirée de leurs thèses qui s’est tenue en février, des économistes ont mis en garde contre les menaces que fait peser l’automatisation sur les travailleurs aux revenus faibles et moyens.

Les emplois qui ne seront pas menacés par cette révolution technologique impliquent des compétences sociales et relationnelles, proprement humaines. Mais beaucoup d’entre eux dans le secteur des services sont malheureusement faiblement rémunérés. 

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