«Ah! Je ne m’y attendais pas du tout.» L’air bouleversé, l’acteur met une main sur sa bouche. La scène se répète tous les ans, aux César, aux Oscars ou encore aux Victoires de la musique.
Repéré par Reader, ce spot publicitaire pour les Oscars résume assez bien ce que vous verrez dimanche soir aux Oscars ou ce vendredi soir sur Canal +.
Comme le prouve cette vidéo d'Isabelle Adjani, acceptant le César de la meilleure actrice en 2010, les mains devant la bouche ou sur le front, sont une constante des remises de prix.
Et vous avez aussi probablement déjà fait ce geste dans un moment d’émotion intense. Mais pourquoi se touche-t-on autant le visage lorsque l’on est ému?
Caroline Messinger, co-auteure du livre Ces gestes qui vous trahissent, explique d’abord que se toucher le visage doit être compris comme une façon de rassurer:
«Regardez ce que font les tout-petits; pour se rassurer, ils se touchent sans cesse eux-mêmes, ainsi que ceux qui les entourent. Là, l’adulte n’a personne à agripper, du coup il se touche lui-même.»
Une façon aussi, comme l’explique Martine Tardy, professeure de graphologie et de morphopsychologie et auteure de Décoder la gestuelle de votre interlocuteur, de se prouvez que ce que l’on vit est bien réel. L’expression «pince-moi, je rêve» est ici assez bien adaptée. Sauf qu’il n’y a personne pour le faire à votre place.
Comme le prouve Lupita Nyong'o ici lorsqu’elle a reçu l’Oscar du meilleur second rôle féminin, les mains peuvent aussi venir se placer près du cœur, toujours dans la même optique.
L’autre constante des cérémonies de remise de prix, à savoir, les mains devant la bouche, s’explique assez facilement.
C’était le cas de Jennifer Lawrence, lors de sa victoire en tant que meilleure actrice aux Oscars 2013.
Caroline Messinger:
«Elles sont placées là pour empêcher que toute l’émotion sorte d’un coup. C’est une façon d’éviter un tsunami émotionnel, en quelque sorte.»
Comme le remarque Martine Tardy, la main devant la bouche peut aussi servir à cacher sa déception et «les commissures des lèvres qui partent vers le bas». Une situation que vous verrez rarement à la télévision, les perdants n’étant généralement pas filmés.