Société

Table ronde «jeunes-police»: casting étonnant et intérêt limité

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Lundi 31 août se tenait place Beauvau une table ronde hautement médiatisée sur les rapports entre jeunes et policiers et réunissant des représentants d'associations de banlieues ou de jeunes, des membres du gouvernement (Hortefeux, Amara, Hirsch, Darcos) et des responsables des services de police.

Le Monde s'attarde sur l'«étonnant casting» de ce rendez-vous et va jusqu'à se demander si «après Luc Chatel, Brice Hortefeux et Fadela Amara ont [...] cédé à leur tour à la tentation de la mise en scène.» Entre des associations comme SOS-Racisme ou Ni putes ni soumises qui entretiennent des liens étroits avec la secrétaire d'Etat à la ville Fadela Amara et «font l'objet de critiques virulentes, sinon d'un profond rejet» dans les cités et d'autres beaucoup plus obscures dont la plupart des jeunes n'ont jamais entendu parler, «la sélection avait été soigneusement préparée par les ministres», écrit le quotidien. Plusieurs associations et interlocuteurs invités étaient également connus pour leur proximité avec l'UMP.

Le Bondy Blog relate quant à lui cette table ronde à travers le regard d'un de ses blogueurs qui a assisté au grand rendez-vous «jeunes-police»: «Passées les notes d'intention de chacun des membres du gouvernement présents, [...] la parole est donnée aux invités de la maison Beauvau, relate le site. Mais personne ne la prend.» A croire que le casting du gouvernement n'était pas si bien huilé que cela.

Les réactions des membres d'associations à la sortie de la réunion sont éloquentes: «J'ai senti plus de sincérité chez les politiques que chez les membres associatifs qui ont pris la parole», explique Larsen, ancien rappeur passé dans le milieu associatif. «On a compris que certaines associations étaient ancrées dans le maillage et je pense qu'elles mènent déjà des travaux avec Fadela Amara», déclare un autre invité. «on veut passer à l'action». Interrogés par le Bondy Blog, ces représentants des jeunes ne sont pas pour autant insensibles aux problèmes des policiers. Comme Larsen:

«On a tourné autour du pot et on a fait les commères de la République. Les jeunes et les flics sont pareillement victimes de la galère. Pour les flics, y'a la pression hiérarchique et du quartier. Rien à voir avec le manque d'expérience.» Le manque d'expérience, élément qu'avait mis en avant Dominique Sopo de SOS racisme pour expliquer les humiliations infligées par certains gardiens de la paix durant les contrôles. Argument qu'Almamy et Bakary réfutent également: «Le problème vient de la hiérarchie, on les fait flipper avant qu'ils arrivent dans ces quartiers. Cette hiérarchie ne cherche qu'à faire du chiffre, du chiffre, du chiffre».

[Lire les articles complets sur Lemonde.fr et Bondyblog.fr]

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Image de une: Brice Hortefeux et Fadela Amara au ministère de l'Intérieur, REUTERS/Charles Platiau

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