Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Daily Dot, Abc7 News, Scientific American, La Dépêche
On connaissait déjà l'utilisation de la réalité virtuelle dans les jeux vidéo ou les loisirs, notamment grâce à des casques comme l'Oculus Rift. Mais la réalité virtuelle a aussi des applications dans le domaine de la santé.
Journaliste pour The Daily Dot, Selena Larson s'est retrouvée dans la tête d'un schizophrène via l'Oculus Rift grâce au projet baptisé Mindscape. Enfermée dans un ascenseur avec d'autres personnes, en chemin vers un entretien d'embauche, la journaliste a ressenti des symptômes schyzophréniques: des voix se sont mises à murmurer autour d'elle et les autres personnes ont commencé à la fixer avec irritation. Elle raconte:
«Je savais que je n'étais pas vraiment dans ce petit ascenseur, entourée par des inconnus, et que les voix n'étaient qu'une simulation, mais la vidéo avait l'air incroyablement vraie. Je me suis sentie mal à l'aise».
Le but de cette expérience immersive mise au point par l'entreprise Viscira, qui crée des outils animés d'apprentissage pour les professionnels de la santé, est de permettre à l'entourage de personnes atteintes de schizophrénie, à des médecins, ou à des étudiants, de mieux les comprendre. Samantha Ready, de Viscira, souligne:
«Il y a beaucoup de choses que l'on peut faire pour les maladies mentales avec la réalité virtuelle. Ce sont des maladies qui sont dures à comprendre parce qu'on n'est pas malade physiquement».
En Avril 2014, ABC7 News rapportait que Viscira ne comptait pas s'arrêter au projet Mindscape et souhaitait, à long terme, mettre au point une application pour voyager à l'intérieur du corps humain.
Reste que, comme le note Robin Miles, un travailleur social à l'université de Californie interviewé par le Daily Dot, «une personne malade n'est pas en capacité de comprendre que ce n'est pas réel», là où quelqu'un avec un casque Oculus Rift sait que l'expérience qu'il vit n'est pas réelle.
La réalité virtuelle est de plus en plus utilisée dans le cadre des problèmes psychologiques. Albert Rizzo, de l'Université de Californie du sud, combat le syndrome de stress post-traumatique. Scientific American raconte qu'en 2010 le chercheur a virtuellement placé des patients dans des situations traumatisantes, comme une simulation de champ de bataille, pour qu'ils puissent se confronter aux émotions qu'ils ressentaient dans de telles situations. Sur 20 patients, 16 ont vu leurs symptômes se réduire.
En France, les schizophrènes pris en charge par le CHRU de Montpellier peuvent bénéficier de la réalité augmentée et de la robotique pour améliorer leurs capacités de communication. La Dépêche explique que cet hôpital participe au projet européen AlterEGO, qui vise à aider les personnes atteintes de schizophrénie à mieux interagir avec les autres en les faisant entrer en contact avec leur avatar en image 3D. Selon certaines recherches, il est plus aisé de communiquer avec quelqu'un qui nous ressemble.