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Le mystère du nuage au-dessus de Mars, un casse-tête depuis 2012

<a href="http://www.nature.com/news/martian-mystery-cloud-defies-explanation-1.16924"> Le nuage mystérieux, le 21 mars 2012. W. Jaeschke and D. Parker/Grupo Ciencias Planetarias/UPV/EHU/NOAA </a> via Nature
Le nuage mystérieux, le 21 mars 2012. W. Jaeschke and D. Parker/Grupo Ciencias Planetarias/UPV/EHU/NOAA via Nature

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Nature, Phys, Futura Sciences, Popular Mechanics

Des scientifiques ont étudié pendant deux ans et demi un phénomène inexpliqué à la surface de Mars: la présence remarquée, en 2012, de volutes à la surface de la planète. Ce rapport publié le 16 février dans la revue Nature par une équipe d’astronomes menée par Agustin Sanchez-Lavega à l’université du Pays Basque (Espagne) se conclut comme suit:

«A cette date, ce nuage défie notre compréhension de l'atmosphère de Mars, et échappe à toute explication scientifique.»

Wayne Jaeschke

Les nuages sur Mars ne sont pas si rares. Le site Phys raconte que des archives du télescope Hubble prises entre 1995 et 1999 et des images d’amateurs prises entre 2001 et 2014 révèlent la présence occasionnelle de nuages, montant jusqu’à 100 km d’altitude, à la surface de la planète rouge. Cependant, le nuage observé en 2012 atteint 250 km de hauteur d’après les calculs des scientifiques, ce qui est particulièrement surprenant. 

Le phénomène nuageux est apparu deux fois en 2012, en mars et en avril, et a été vu par 18 astronomes amateurs à travers le monde. En mars, il avait persisté 10 jours. «Au début j'ai pensé que c'était peut-être une erreur de pixel sur mon ordinateur, ou un peu de poussière sur un capteur [de télescope]», explique Wayne Jaeschke, un avocat passionné d'astronomie résidant en Pennsylvanie (Etats-Unis). Mais lorsqu'il a observé à nouveau la planète le lendemain, Jaeschke s'est rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une erreur. Le nuage, qui s'est formé en moins de 10 heures, se transformait et suivait la rotation de la planète.

«Une des hypothèses dont nous avons discuté est que ce phénomène serait causé par un nuage de glace d'eau, de glace de dioxyde de carbone ou de particules de poussières, qui se reflèterait, mais cela demanderait à ce que l'on s'éloigne des modèles de circulation atmosphérique de base pour expliquer la formation de nuages à une telle altitude», explique Agustin Sanchez-Lavega dans le rapport de recherches. 

En 2012, la même réponse avait été évoquée par Bruce Cantor, du Malin Space Science Systems, comme le racontait alors Futura Sciences. La sonde américaine Mars Global Surveyor avait photographié un nuage de glace d'eau dans l'hémisphère nord de la planète en 2003. 

La deuxième idée avancée par les scientifiques est celle d'une aurore boréale causée, comme sur Terre, par des radiations spaciales frappant contre le champ magnétique de la planète. Des aurores boréales ont déjà été observées dans cette région de Mars, où il existe une anomalie dans le champ magnétique, comme le souligne Antonio Garcia Munoz, chercheur à l'Agence spatiale européenne et co-auteur du rapport. Mais, pour être aussi lumineux, le phénomène aurait dû être mille fois plus brillant que n'importe quelle aurore boréale sur Terre. Sans compter que les mouvements des vents solaires de 2012 ne permettent pas de valider cette hypothèse, rapporte Popular Mechanics.

Si aucune hypothèse ne semble satisfaisante, la sonde atmosphérique de la Nasa MAVEN a rejoint Mars en septembre et pourrait apporter de nouveaux éléments de réponse à ce mystère.

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