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Pourquoi Uber devrait s'inquiéter de l'arrivée de Google sur le marché des taxis

Une Google Car à Mountain View (Etats-Unis- le 13 mai 2014. REUTERS/Stephen Lam.
Une Google Car à Mountain View (Etats-Unis- le 13 mai 2014. REUTERS/Stephen Lam.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vox, Bloomberg, Slate

Direz-vous un jour «je prends un Google» comme vous dites «je prends un Uber»? D’après Bloomberg, Google serait sur le point de lancer son propre service de taxi. La nouvelle est une surprise, puisque le géant de l’internet a investit 258 millions de dollars dans Uber en 2013 et siège même au conseil d’administration de la société de VTC.

Le service de Google serait centré autour des fameuses Google Car, des voitures sans conducteur dont nous vous avions parlé il y a quelques temps. Selon Vox, Uber devrait s’inquiéter si les prétentions de Google s’avèrent réelles.

Comme l’explique le site américain, il est logique que Google s’attaque au marché des taxis. D’abord parce que «la firme américaine n’a jamais été bonne pour vendre des objets». Google a beau jurer que les Google Glass ne sont pas mortes, la monture connectée a fait un four. Pour Vox, «on n’achète pas une voiture qui se conduit toute seule comme une voiture normale».

Ensuite, louer ses Google Car serait logistiquement plus simple pour le moteur de recherche:

«Un autre avantage de la location de Google Car (…) est la fiabilité. Les fabricants devront faire face à des poursuites judiciaires chaque fois qu'une voiture qui se conduit toute seule blesse ou tue quelqu'un, ils vont donc vouloir faire tout ce qu'ils peuvent pour éviter les erreurs. Et ce sera plus facile à faire si les fabricants, et non des clients, sont propriétaires des ces véhicules.»

Dernier point fort pour Google, son service de taxi risque d’être bien moins cher que celui d’Uber. Comme le note Vox, «quand vous prenez un VTC, la majorité du paiement revient au chauffeur». Avec ses voitures automatiques, Google serait donc en mesure de réduire drastiquement le prix de ses courses.

Dans tous les cas, si Google se lance effectivement sur le marché des VTC, le reste du marché en sortirait complètement transformé. C’est en tout cas l’analyse de Slate.com

Logique, donc, que Uber travaille déjà sur sa propre réponse. L’entreprise américaine avait pris le soin d’annoncer, quelques heures avant l’article de Bloomberg, qu’elle travaillait avec Carnegie Mellon University sur un projet de voitures sans conducteur.

Cela dit, note Slate, il ne faut qualifier la situation de guerre:

«Il s'agit moins d'un acte de guerre que d'une redistribution des cartes dans l'objectif de se préparer à la possibilité d'un conflit futur. Google est une société puissante, mais il est difficile de l'imaginer battre Uber si le jeu implique l'embauche d'une main-d'œuvre mondiale de chauffeurs. Ce n'est pas le point fort de Google. Uber n’est pas non plus susceptible de rattraper rapidement Google dans le domaine de la conduite automatique.»

Rien ne dit que le futur ne pourrait pas voir Google et Uber continuer à collaborer. La question est de savoir sous quelles conditions. Les deux compagnies américaines se préparant actuellement pour ne pas être le maillon faible lors de futures discussions.

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