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Ce que c'est vraiment d'être un «American Sniper»

Phil Zabriskie a longtemps interrogé des militaires américains. Il est allé voir le dernier film de Clint Eastwood, «American Sniper», en se demandant comment allait être traitée la question de tuer au combat. Est-ce qu'Eastwood brosserait un tableau fidèle du travail de Chris Kyle, préparant le terrain pour évoquer le fait de tuer au combat et de ce que cela signifie pour les militaires américains et pour l’Amérique en général?

Bradley Cooper dans «American Sniper» | Warner Bros
Bradley Cooper dans «American Sniper» | Warner Bros

Temps de lecture: 12 minutes

Attention spoilers: cet article révèle certains passages et scènes du film American Sniper.

Dans American Sniper, le nouveau film de Clint Eastwood sur Chris Kyle, tireur d’élite des forces spéciales de la Marine américaine (Navy SEAL), on voit le fusil de Kyle avant de voir l’homme, incarné par Bradley Cooper (le 18 février 2015 en salles en France). Cela semble judicieux puisque c’est le fusil et ce que Kyle en a fait durant ses quatre passages en Irak –cumulant 160 morts, plus qu’aucun autre tireur américain dans l’histoire– qui l’a rendu célèbre dans les cercles militaires et au-delà. La caméra passe ensuite sur Kyle lui-même qui regarde à travers sa lunette de visée en direction des rues en contrebas, ce qui laisse entendre qu’on va bientôt faire la connaissance du soldat derrière l’arme.

 

On apprend un certain nombre de choses à son propos –l’insistance de son père sur le fait que le mal existe et que les «chiens de berger» du monde doivent protéger les brebis des loups; son entrée dans l’armée, son séjour en Irak et son rival supposé, un tireur d’élite ennemi surnommé Mustafa; l’impact que les différentes affectations ont eu sur lui et sur sa famille, en particulier sur sa femme, Taya; le travail qu’il a fait pour aider d’autres anciens combattants, ce qui l’a mis en contact avec un ancien soldat dérangé qui finira par assassiner Chris Kyle de façon choquante, alors même que la vie de l’ancien tireur d’élite semblait être en train de revenir à la normale. Cela fait beaucoup de thèmes à traiter en un peu plus de deux heures et malheureusement, cela altère ou laisse aussi de côté beaucoup de choses. 

Soyons clairs: je ne regardais pas American Sniper à titre de critique cinéma ou comme spectateur lambda. Je regardais le film pour voir comment il traite du fait de tuer au combat.

C’est que j’ai passé la dernière année à interviewer des soldats et des Marine —notamment un bénéficiaire de la Croix de la Navy, des officiers gradés et un membre du Congrès nouvellement élu– précisément à ce sujet, à la suite du travail que j’avais mené il y a des années de cela en Irak et en Afghanistan en tant que reporter.

Comment l’armée entraîne-t-elle les gens à tuer? Qu’est-ce que ça fait de prendre une vie, sur le moment? Et les jours et les années qui suivent?

Les Etats-Unis sont en guerre depuis plus d’une décennie, mais ces questions fondamentales –ainsi que cet aspect particulièrement central au combat– n’ont que rarement, pour ne pas dire jamais, leur place dans les discussions de l’armée, des officiels élus et du grand public. Ce qui veut dire qu’il a manqué au débat sur ces guerres un élément crucial et que les anciens combattants eux-mêmes ont fini par porter cela tout seuls, souvent isolés. 

Comment l’armée entraîne-t-elle les gens à tuer? Qu’est-ce que ça fait de prendre une vie, sur le moment? Et les jours et les années qui suivent?

 

Il y avait donc ici une bonne occasion d’examiner le sujet dans toute la difficulté, la brutalité et, beaucoup diraient la nécessité de ses détails. Le best-seller autobiographique de Chris Kyle –lui aussi intitulé American Sniper et qui a servi de base pour le scénario– est un récit brut de sa carrière, délivré sans détours.

Je m’interrogeais: est-ce que Clint Eastwood et son équipe lui resteraient fidèles? Est-ce qu’il brosserait un tableau fidèle du travail de Chris Kyle, préparant éventuellement le terrain pour évoquer le fait de tuer au combat et de ce que cela signifie pour les militaires américains et pour l’Amérique en général?

Certains éléments se rapprochent fortement des conversations que j’ai eues avec des gens qui ont servi –et tué– en Irak et en Afghanistan. Chris Kyle, tel que Bradley Cooper l’interprète, possède beaucoup des caractéristiques que partagent les tueurs qui sont efficaces sur le terrain, telles que me les a décrites le colonel (à la retraite) Patrick Malay, qui commandait un bataillon d’infanterie marine dans la bataille de Falloujah en 2004:

«Ils faisaient ça avec un sens d’urgence, mais ils n’avaient vraiment pas l’air d’y prendre du plaisir. C’était juste du travail», m’a-t-il dit. «Il n’y avait certainement ni mutilation des corps, ni cris de victoire après coup. C’était “ça c’est fait, qu’est-ce qu’il y a à faire ensuite?”»

Cela ressemble au Chris Kyle du livre et du film, un homme qui était totalement convaincu que ses actions étaient justes, vertueuses même. Après avoir tué quelqu’un, il ne fait en général pas beaucoup plus que de reprendre sa respiration avant de passer à la cible suivante.

L'enfant et la grenade, l'enfant et le lance-roquette

Ce qui pourrait laisser penser qu’il n’avait que des décisions faciles à prendre. Mais le film montre aussi les situations cornéliennes dans lesquelles se retrouvaient inéluctablement ceux qui tiraient sur la gâchette.

Au cours de la première affectation de Chris Kyle, il tire sur un garçon à qui sa mère a donné une grenade et qui se dirige vers des Marines; il abat aussi la mère une fois qu’elle a ramassé la grenade. Durant sa dernière affectation, il voit un garçon zieuter un lance-roquettes qu’a laissé tomber un homme sur lequel Chris Kyle a tiré quelques instants plus tôt. «Ne le ramasse pas», marmonne Kyle, sachant qu’il devra abattre le garçon –et qu’il sera toujours dans le cadre des règles d’engagement– si celui-ci le pointe vers les Marines.

«Putain t’as pas intérêt à le ramasser.»

La scène reflète une histoire que m’a racontée un corporal suppléant de la Marine que j’ai rencontré à Ramadi, à propos de la première invasion d’Irak. Alors qu’un membre de son unité venait d’abattre un soldat irakien, un garçon qui ne devait pas avoir plus de 7 ans a couru en direction du corps de l’homme mort et a saisi son AK-47. «Cours, retourne là d’où tu es venu, va-t’en», se rappelait avoir pensé le Marine.

Le garçon dans le film ramasse le lance-roquettes, mais ensuite il le repose, au soulagement de Chris Kyle. Cet autre garçon avait saisi l’AK-47 et l'avait mis en joue. Le caporal suppléant avait tiré et l’avait tué. Il avait été entraîné pour «neutraliser» les menaces envers les autres Marines et abattre le garçon était légal, comme peuvent l’être des actes terribles selon les lois et les réalités de la guerre.

L'entraînement des SEAL, c'est celui qui fait que le jour où un soldat tire, il se dit: «La cible se présente. L’arme est relevée, on ajuste sa visée, on appuie sur la gâchette et le fusil redescend»

 

Mais des années plus tard, il est encore capable de se remémorer tout cela de façon affreusement détaillée. Et alors que le caporal suppléant a pu résoudre d’autres problèmes qu’il a eus en rentrant au pays après une blessure en 2004, il sait qu’il sera confronté encore longtemps aux conséquences de la mort de ce garçon, si ce n’est pour le reste de sa vie. 

La façon dont le film aborde d’autres aspects de l’acte de tuer est moins convaincante.

Chris Kyle saute différentes étapes qui précèdent les tests pour intégrer les SEAL. Les scènes d’entraînement qui figurent dans le film ne montrent qu’une petite partie des efforts déployés afin de préparer les militaires à tuer –la façon dont on passe du carton à des cibles plus réalistes, le langage utilisé, les exercices, les simulations et autres outils utilisés pour envoyer les troupes au combat avec l’impression que ce n’est pas la première fois qu’elles font cela. Un ancien soldat d’infanterie me décrivait le résultat final en se remémorant un affrontement avec un soldat à pied en Afghanistan:

«La cible se présente. L’arme est relevée, on ajuste sa visée, on appuie sur la gâchette et le fusil redescend», dit-il. «C’était une cible à 25 mètres, voilà ce que c’était», dit-il encore.

C’est seulement plus tard que le soldat s’est dit:

«En fait c’était une personne.»

De plus, le film ne dit pas où va Chris Kyle, ni contre qui il se bat d’une affectation à un autre.

Dans son autobiographie, il montre bien plus de respect envers les Marines, les soldats et les Gardes nationaux avec lesquels il a travaillé que ne le fait le film.

Des «approximations» problématiques

Le scénario se démarque aussi radicalement du livre (et des faits établis) à d’autres égards: Mustafa le tireur d’élite est par exemple Syrien; le livre dit qu’il est Irakien. D’autre part, l’ennemi juré de Chris Kyle dans le film se bat autant contre un al-Qaida principalement sunnite à Falloujah en Irak, que contre l’armée du Mahdi, majoritairement chiite, ce qui est inconcevable. Et puis il débarque au milieu d’une bataille particulièrement importante qui a soi-disant eu lieu durant la dernière affectation de Chris Kyle, une scène qui fait converger différentes intrigues de façon bien trop commode.

Le scénariste dit qu’il a condensé les événements, faisant de Mustafa un personnage récurrent, et qu’il a pris des libertés pour créer ce qu’il estimait être une histoire plus concise.

Je trouve cela perturbant dans le contexte d’un récit présenté comme l’histoire vraie d’une vraie personne ayant combattu dans un vrai endroit et tué de vrais gens. Cela implique également que les Américains avaient en Irak un ennemi unique et unifié, alors que ce n’est pas le cas, et que Chris Kyle ciblait les membres d’une même force de frappe encore et encore, ce qui est inexact. Cela fait du tort à la prétention d’authenticité du film.

Mais ce qui m’embête le plus, c’est qu’American Sniper est bien trop prudent quand il s’agit de traiter du fait de tuer, bien plus prudent que ne l’étaient le vrai Chris Kyle et les gens avec qui j’ai parlé.

«J’adorais tuer des méchants», écrit Kyle dans son livre. «Wow ça va être bien, je me disais», écrit-il aussi, quand il apprend qu’il va à Falloujah. «On va tuer des tonnes de méchants.» Les gens qu’il tue sont uniformément «mauvais». Certaines fois, il se vante de «massacrer des sauvages». Et tuer est la «revanche» pour les attaques ou les menaces contre l’Amérique, malgré le fait bien établi que l’Irak n’avait rien à voir avec le 11 septembre 2001. Sa certitude est absolue.

«Tous ceux sur qui je tirais étaient mauvais, écrit-il. Ils méritaient tous de mourir.»

Pour ceux qui n’ont pas fait l’expérience du combat, ces mots semblent macabres et sanguinaires. Mais pour Chris Kyle comme pour beaucoup d’autres anciens combattants, ils sont le reflet verbal du monde dans lequel ils vivaient, combattaient, tuaient et mouraient pendant des mois voire des années.

Les questions que se posent ceux qui ont tué

«Si vous voyez quelqu’un pour la première fois, mais que vous ne voyez que le côté inhumain que fait ressortir le combat, cela peut être très troublant», m’a dit le Lieutenant Colonel (retraité) Steve Russell, un membre élu du Congrès d’Oklahoma qui a dirigé une unité d’infanterie ayant contribué à capturer Saddam Hussein à Tikrit.

Même ceux qui en ont fait l’expérience à de nombreuses reprises et qui ont eu des années pour y réfléchir ont parfois du mal à définir les sensations dont s’accompagne le fait de prendre une vie.

«Quand on tue quelqu’un, il y a une certaine excitation sur le moment», dit Brian Chontosh, un Marine récemment retraité qui a reçu la Croix de la Navy pour avoir mené une embuscade en Irak en 2003 et plus tard commandé une compagnie dans la bataille de Falloujah.

«Qu’est-ce que c’est? Une poussée d’adrénaline? Est-ce que l’adrénaline vient de ce que vous avez pris du plaisir à tuer une personne? Je ne sais pas. Est-ce que l’adrénaline vient du fait que vous éprouvez une certaine satisfaction professionnelle, vous l’avez vraiment fait, vous avez passé le test, vous êtes en vie et pas lui? Je ne sais pas. Oui? Peut-être. Les deux? Peut-être.»

Le film omet la perspective de Chris Kyle à ce propos, présentant son service et ses exploits comme un effort pour protéger ses compagnons d’armes et les Américains en général –pour être le chien de berger que son père espérait qu’il serait.

Tuer des gens, c'est le job pour lequel ils avaient signé et ils l'ont exécuté comme leurs supérieurs le leur ont ordonné

 

Il est certain que cela occupait ses pensées. «Mes regrets vont vers ceux que je n’ai pas pu sauver», écrit-il. J’ai entendu la même chose de beaucoup d’autres et la culpabilité associée au fait d’avoir survécu à des attaques ou à des échanges de tirs auxquels d’autres n’ont pas survécu –de n’avoir pas tué quelqu’un qu’ils auraient pu tuer– peut être profondément destructrice pour le mental et pour l’âme d’un soldat. J’ai aussi entendu plusieurs variations de l’affirmation de Malay, qui dit que «la philosophie d’un vrai guerrier est de protéger», c’est-à-dire de protéger compagnons d’armes comme civils de ceux qui leur feraient clairement du mal. «Et ce qui fait que c’est particulier, c'est qu’on ne protège pas en se tenant la main et en chantant “Kumbaya” en défilant dans une manifestation. On le fait en tuant l’ennemi», écrit Kyle dans son livre.

Que l’on soit d’accord ou pas, Kyle a écrit ce qu’il a écrit et d’autres avec qui j’ai parlé m’ont dit la même chose. Et ils s’y tiennent.

Ils se sont peut-être débattus avec cette idée sur le moment et n’ont peut-être toujours pas fini d’en débattre, à se demander s’ils avaient vraiment besoin de tuer tous ces gens. Ils disent peut-être, comme Chontosh me l’a dit, qu’ils iront sans doute en enfer à cause de tout ce qu’ils ont fait. Mais ils n’essaient pas d’enjoliver la réalité ni de la faire coller à un récit hollywoodien. Dans beaucoup de cas, ils étaient fiers de leur performance au combat, d’avoir tué les gens qui devaient être tués et ils étaient prêts à en parler directement. C’est le job pour lequel ils avaient signé et ils l’ont exécuté comme leurs supérieurs et commandants en chef le leur ont ordonné.

Quel impact cela a-t-il sur celui qui tue?

Mais en passant sous silence les déclarations plus directes de Chris Kyle, en rendant American Sniper aussi élégant que peut l’être une sale histoire, les réalisateurs du film manquent l’occasion de vraiment examiner ce que c'est de tuer au combat et ce que cela demande de la part de SEAL comme Chris Kyle, des hommes d’infanterie de la Marine et de l’Armée et d’autres troupes en première ligne de combat qui ont accompli le gros du travail en Irak. (Et à part une réplique où un autre SEAL s’interroge brièvement sur le but pour lequel ils se battent, Clint Eastwood évite toute discussion au sujet des motivations politiques derrière la guerre en Irak, ainsi que de sa planification bâclée. Celles-ci ont pourtant dicté, accru ou prolongé ce pour quoi Kyle et beaucoup d’autres ont dû tuer durant de nombreuses années.)

Le film rate aussi sa chance de montrer l’impact que peut avoir le fait de tuer sur les tueurs eux-mêmes. Ce qui est plus compréhensible, puisque même si Chris Kyle reconnaît dans son livre qu’il buvait trop, ne dormait pas assez, se retrouvait mêlé à des bagarres et était «insensible à tout» quand il est rentré chez lui après sa dernière affectation, il n’attribuait pas cela au fait de tuer. (Sur la page précédente il se plaignait en fait de ce que les règles d’engagement étaient trop restrictives.)

Nous ne saurons jamais comment Kyle aurait porté tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a vu

 

Même si l’on comprend qu’il est profondément tourmenté, le film suggère que ses problèmes sont liés à ce qu’il a vu en Irak –les salles de torture, les parties de corps démembrées, les civils assassinés et mutilés par les insurgés– plutôt que par ce qu’il a fait lui.

Cela va à l’encontre de ce que j’ai entendu dans les entretiens que j’ai conduits et de la recherche menée par le Dr. Shira Maguen, une psychologue clinique au Centre Médical d’Affaires de Vétérans de San Francisco, qui a trouvé que «les anciens combattants qui ont tué à la guerre courent un risque plus élevé de développer un état de stress post-traumatique» et des problèmes de toxicomanie ou de dépression, comparés à ceux qui n’ont pas tué.

Un aumônier qui a travaillé avec les unités des forces spéciales m’a dit qu’il se faisait particulièrement du souci pour certains des membres des forces spéciales qui ont été engagés encore et encore dans le cadre de missions qui impliquaient de tuer beaucoup.

«A l’extérieur, ils ont l’air d’aller bien, m’a-t-il dit, mais nous ne savons pas quels dégâts cela fait à leur âme.»

Le moins qu’on puisse dire, c’est que certaines questions quant à l’impact cumulatif du fait de tuer auraient dû être posées dans le film.

Un traitement simpliste et superficiel

Au lieu de cela, un conseiller des Anciens combattants demande au Chris Kyle de Clint Eastwood s’il est tourmenté par quelque chose qu’il a fait. Chris Kyle dit qu’il ne faisait que protéger d’autres soldats et qu’il regrette juste de ne pas avoir pu les sauver tous. Le conseiller dit que beaucoup d’anciens combattants de retour aux Etats-Unis ont eux aussi besoin d’être sauvés. Chris Kyle emmène certains d’entre eux au stand de tir, où ils se mettent à se sentir mieux. Et en un instant, semble-t-il, tout va bien. Chris Kyle et sa femme se rapprochent. Il redevient un père exemplaire, enjoué, souriant, présent.

Cela ressemble à un traitement simpliste et superficiel de ce qui est en général un processus bien plus long, compliqué et sporadique.

Mais si Chris Kyle se sentait effectivement si bien que cela, alors sa mort est d’autant plus tragique (que son meurtrier n’ait pas reçu de soins ad hoc est aussi un constat accablant pour les Anciens combattants[1]). Cela signifie que nous ne saurons jamais si la façon dont Chris Kyle envisageait son service et pensait à ceux qu’il a tués aurait évolué avec le temps, comme c’est souvent le cas pour les anciens combattants.

J’ai parlé avec d’anciens combattants qui ont pu continuer de vivre sans trop de problèmes après avoir tué, d’autres m’ont dit avoir pu compartimenter leurs actions ou trouvé d’autres façons de donner un sens à tout cela. Mais certains étaient profondément troublés par ce qu’ils avaient fait et par la raison pour laquelle ils l’avaient fait et ils ont ramené chez eux de nombreux doutes et beaucoup de questionnements.

Nous ne saurons jamais comment Chris Kyle aurait porté tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a vu. Son histoire, bien qu’extraordinaire, est incomplète.

Malheureusement, American Sniper semble également incomplet en tant qu’étude du fait de tuer au combat. Comme de trop nombreuses discussions au sujet de nos guerres récentes, il regarde de près pendant un moment, mais s’en détourne trop rapidement.

1 — NDLE: Chris Kyle a été abattu à bout partant le 2 février 2013 par Eddie Ray Routh, un ancien Marine souffrant de trouble de stress post-traumatique, dans le champ de tir au Texas. Retourner à l'article

 

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