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Internet, le terrain de combat de la nouvelle brigade de l'armée britannique

Un soldat américain, à Maiwand District dans la province de Kandahar, en Afghanistan, le 31 janvier 2013. REUTERS/Andrew Burton
Un soldat américain, à Maiwand District dans la province de Kandahar, en Afghanistan, le 31 janvier 2013. REUTERS/Andrew Burton

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Financial Times, Gizmodo

Vous ne verrez pas la nouvelle brigade de l'armée britannique sur le terrain, mais sur votre timeline.

The Guardian raconte que l'armée britannique est en train de créer une force spéciale de «combattants Facebook», douée pour les opérations psychologiques et dans l'utilisation des réseaux sociaux «pour se lancer dans la guerre non-conventionnelle dans l'âge de l'information»:

«La [77e] Brigade sera responsable de ce qui est décrit comme étant une guerre non-mortelle. Les armées israélienne et américaine se sont déjà lancées dans de grandes opérations psychologiques. Face à un cycle d'information, aux smartphones et réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, la force essaiera de contrôler le récit.»

Et tout cela, détaille Gizmodo, va passer par le reflexive control, «une vieille tactique soviétique qui consiste à répandre des informations soigneusement choisies pour que votre adversaire réagisse exactement comme vous le voulez»: 

«C'est compliqué et l'armée britannique fera cela avec tout seulement 1.500 personnes (ou plus) en utilisant Twitter et Facebook comme moyens de dissémination de fausses informations, de vérités vraies sur la guerre, et d'opérations sous fausse bannière (false flags), tout comme de la collecte de renseignements. Le 77e Bataillon doit commencer ses opérations en avril.»

The Guardian explique que cette création est en partie «le résultat d'une expérience de contre-insurrection en Afghanistan». Le quotidien britannique explique qu'elle peut être vue comme une réponse aux actions russes en Ukraine, en particulier en Crimée et à la prise de pouvoir de l'organisation Etat islamique sur de larges étendues de la Syrie et de l'Irak:

«Jusque-là, l'Otan a été incapable de trouver une réponse à ce que les Etats-Unis et le Royaume-Uni décrivent. Selon eux, la Russie crée des troubles en envoyant des troupes régulières et en les faisant passer pour des milices locales, ce qui permet au président Vladimir Poutine de nier toute responsabilité. L'organisation Etat islamique a, elle, montré qu'elle était excellente sur les réseaux sociaux pour attirer des combattants d'un peu partout à travers le monde.»

De son côté, le Financial Times rappelle que le choix de ce numéro de bataillon est loin d'être un hasard. Le 77e bataillon était celui des Chindits:

«L'armée a choisi de faire revivre les Chindits comme des combattants de l'âge de l'information à cause de la pensée inventive –pas très orthodoxe– qui était derrière la formation de l'unité originelle. [...] Bien que pionnière en son temps, la 77e Brigade a été sujette à débat. Pour beaucoup, ses missions étaient des distractions coûteuses avec peu d'impact. Les Chindits ont connu de lourdes pertes lors de presque toutes leurs opérations dans la jungle et ont perdu quasiment un tiers de leurs soldats à cause des maladies, des blessures et de l'épuisement.»

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