Verts et socialistes s'échauffent sur la taxe carbone

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Comme les socialistes n'étaient pas d'humeur aux désaccords sur les primaires à l'occasion de leur université d'été à La Rochelle, la polémique a pris sur la taxe carbone. C'est la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal qui a ouvert le feu en dénonçant vendredi la contribution climat-énergie, qualifiée d'impôt «injuste» et «insupportable», qui va «assommer» des familles qui «n'ont pas le libre choix de rouler propre». Réponse samedi et dimanche de Daniel Cohn-Bendit et de Cécile Duflot. Pour la tête de liste d'Europe-Ecologie, c'est bien simple: Royal est «à l'Est» avec ses propos!» Ça sent le coup de canif dans l'éventuel contrat entre le PS et les Verts. Invitée de l'université d'été, Cécile Duflot a, sans nommé Royal, fustigé les opposants à cette taxe, des «démagogues déconnectés de la réalité». Précision, dimanche, apporté par Martine Aubry, en conclusion du week-end:

«Nous voulons une fiscalité écologique mais nous ne voulons pas de cette taxe carbone telle qu'envisagée par l'UMP (...) inefficace sur le plan écologique et injuste socialement».

Quel serait l'impact pour les ménages de cette taxe préconisée par la commission présidé par l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard? Selon l'économiste Olivier Bouba-Olga, une contribution climat-énergie finirait par peser sur les seuls ménages. La vraie question, écrit-il sur son blog, «est de savoir si, au sein des ménages, certains auront plus à la subir que d'autres.»

En résumant l'article de deux universitaires américains sur le sujet, l'économiste rapporte que «effectivement, les plus pauvres seront plus affectés que les plus riches, avec des variations selon les modalités de calcul des revenus des ménages»: 1,5 à 2,5% pour ceux qui gagnent 35.000$, contre 1 à 2% pour les plus fortunés, 3 à 4,5% pour ceux qui gagnent moins de 10.000 dollars.

Pour éviter cet effet pervers qui donne du grand à moudre au PS, le gouvernement serait en train «d'imaginer une usine à gaz pour s'assurer que les plus modestes des ménages qui doivent utiliser leur voiture pour aller travailler ne feront pas les frais de la taxe carbone», explique Olivier Bouba-Olga citant Christine Lagarde dans «Le Monde». La ministre de l'Economie a estimé qu'il ne s'agissait pas «d'alourdir le fardeau fiscal», et s'est dit favorable à «redistribuer intégralement aux ménages le produit de la contribution climat-énergie». Bon courage!, lui souhaite l'économiste.

[Lire le billet complet chez Olivier Bouba-Olga]

Image de une Reuters

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