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La guerre au Darfour est «terminée»

Temps de lecture: 2 minutes

La guerre qui dure depuis maintenant six ans au Darfour entre d'un côté les troupes du gouvernement soudanais et les bandes qui lui sont loyales et de l'autre les rebelles est maintenant «terminée» selon les propos du commandant des forces de l'ONU dans la région.

Le général nigérian Martin Luther Agwai, qui quitte son poste cette semaine et est remplacé par le Lieutenant général Patrick Nyamvumba, estime que les combats acharnés et sanglants des dernières années sont finis notamment parce que les forces rebelles sont aujourd'hui profondément divisées.

Selon l'ONU, pas moins de 300.000 personnes sont mortes au Darfour, un chiffre ramené à 10.000 par le gouvernement soudanais. Environ trois millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui la région et les combats et s'entassent pour une bonne part dans des camps de réfugiés.

Une région grande comme la France

Le général Agwai estime que la région souffre maintenant d'un conflit de faible intensité et de «problèmes de sécurité» et non plus d'une vraie guerre. Il commande 18.500 hommes mandatés par l'ONU et l'Union Africaine. Le mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies était de 26.000 soldats et policiers, mais il n'a pas été possible de les réunir. Les forces manquent par ailleurs de matériel de transport et notamment d'hélicoptères pour patrouiller une zone géographique de la taille de la France.

Les troupes africaines déployées au Darfour ont fait l'objet de très nombreuses critiques pour avoir été incapables de défendre les populations civiles et même avoir à leur tour abusées d'elles.

Le général Agwai estime qu'un seul groupe de rebelles, le Justice and Equality Movement (Jem), constitue encore une réelle menace pour les troupes gouvernementales.

Le gouvernement soudanais peut «à tout moment relancer les violences»

La spécialiste du Soudan Gill Lusk a déclaré que ces déclarations étaient dangereuses et contreproductives et pouvaient faire croire que les problèmes du Darfour étaient réglés. «Il y a une diminution importante des combats au Darfour et c'est indubitablement une bonne chose», a-t-elle expliqué à la BBC. «Mais c'est le gouvernement (soudanais) qui tient les commandes et peut à tout moment relancer les violences», ajoute-t-elle.

La guerre a commencé en 2003 quand différents groupes rebelles ont attaqué les troupes gouvernementales et accusé Khartoum de mener une politique d'épuration ethnique en oppressant et maltraitant les populations noires et en voulant installer à leur place des arabes. Des milices arabes pro-gouvernementales ont alors répliqué avec une sauvagerie et une brutalité qualifiées parfois de génocide.

Khartoum a nié soutenir les milices, mais la Cour de justice internationale de La Haye a lancé cette année un mandat d'arrêt international contre le président soudanais Omar al-Bashir l'accusant de crimes de guerre.

La semaine dernière, l'envoyé des Etats-Unis au Soudan Scott Gration a souligné que l'existence de pas moins de 26 factions différentes de rebelles était un obstacle majeur pour réussir à conclure un accord de paix avec le gouvernement de Khartoum.

[Lire l'article complet sur BBC]

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Image de Une: Le président soudanais Omar Hassan al-Bashir REUTERS

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