Sciences

Cette année comptera une seconde de plus

Une correction nécessaire pour se resynchroniser avec la rotation de la Terre.

L'horloge du Grand Central Terminal à New York. <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Grand_Central_Terminal#mediaviewer/File:USA-NYC-Grand_Central_Terminal_Clock.jpg">Photo Wikimedia CC par Ingfbruno</a>
L'horloge du Grand Central Terminal à New York. Photo Wikimedia CC par Ingfbruno

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ABC, CNN, The Telegraph, WIRED

Le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence, basé à Paris, a annoncé que le 30 juin 2015, votre journée durera 24 heures et une seconde. Le spécialiste Nick Stamatakos, chef de la Earth Orientation Paramaters, a expliqué au journal australien ABC que cet ajustement est nécessaire car «la Terre ralentit un peu», et que notre horloge atomique est trop précise et régulière pour s’adapter à ce rythme aléatoire. Le 30 juin donc, la seconde suivant 23:59:59 sera 23:59:60, avant d'arriver à l'habituel 00:00:00. Ainsi, cette journée comptera 86.401 secondes au lieu de 86.400.

Ce «saut de seconde» a pour objectif de coordonner au mieux le temps universel coordonné (UTC), qui définit notre temps civil, et le temps universel (UT), qui dépend de la rotation de la Terre et de son orientation par rapport aux astres.

Ce genre de modification de notre heure est assez fréquent. Depuis les années 1970, on a compté plus d’une vingtaine d’ajouts de seconde, que ce soit le 30 juin ou le 31 décembre. Mais comme le souligne Nick Stamatakos sur le site ABC, «la Terre n’est pas aussi lente que dans les années 1970. Depuis, elle a un peu accéléré», c'est pour cela que depuis une vingtaine d'années les ajouts sont moins fréquents.

En 2012, une autre seconde avait également été ajoutée le 30 juin, toujours pour les mêmes raisons, mais avait provoqué un certain nombre de bugs informatiques. Le magazine Wired rapportait alors que de nombreux sites et navigateurs Internet, comme Reddit, Mozilla ou Gawker, avaient subi des problèmes techniques. «Beaucoup de systèmes informatiques utilisent ce qu’on appelle le Protocol de temps du réseau, ou NTP, pour conserver leur synchronisation avec l’horloge atomique mondiale, et quand une seconde en plus est ajoutée, certains ne savent juste pas comment la gérer», expliquait alors le site.

Mais les soucis liés à cette petite seconde en plus dépassent le domaine technique, ils sont aussi politiques. Les Etats-Unis ont estimé, comme le souligne le Telegraph, que cet ajout temporel posait problème à certains systèmes de navigation et de communication.

«Lors d'une conférence à Genève en 2012, des délégués ont fait savoir que les transactions d'argent précisément chronométrés pourraient s’égarer ou des véhicules pourraient être envoyés des dizaines de mètres plus loin que leur destination initiales.»

Mais les Britanniques, plus philosophes, ne sont pas du même avis: annuler cette seconde intercalaire «briserait pour toujours le lien entre notre concept du temps et le lever et le coucher du Soleil».

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