Économie / Monde

«Le maillon faible de l’Europe, ce sont les électeurs»

<a href="https://www.flickr.com/photos/jbid-post/6555965015/">People</a> / János Balázs via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">License By</a>
People / János Balázs via Flickr CC License By

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Financial Times

«Ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre?» Cette phrase d’un poème du dramaturge Bertold Brecht est abondamment citée depuis quelques années à propos du mépris ou de la crainte supposés d’une partie des élites intellectuelles des pays démocratiques pour les populations.

Dernier exemple en date, un article d’un éditorialiste du Financial Times au titre brechtien: «Le maillon faible de l’Europe, ce sont les électeurs». L’auteur craint «le risque que les électeurs se révoltent contre l’austérité économique et votent pour des partis “anti-système” qui rejettent le consensus européen quant à la manière de préserver la monnaie unique». La dégradation de la situation économique mènerait à la radicalisation politique (l'article cite les partis d’extrême gauche grecque Syriza et espagnole Podemos comme le Front national en France), qui elle-même «effraie les marchés» qui réhaussent leurs taux d’intérêt, gonflant le poids de la dette et provoquant d'autres mesures d’austérité, selon un cercle vicieux.

Le même souhait de revoir des «visages familiers» lors des élections anticipées en Grèce avait été exprimé bruyamment au début du mois par le président de la Commission Jean-Claude Juncker, «incarnation presque chimiquement pure de [cette] post-démocratie à l’européenne», écrivait Fabien Escalona dans Slate.

Si c’est la crainte de voir une gauche radicale qui s’oppose aux mesures d’austérité imposées par l’UE, sous la bannière de Syriza, qui a inspiré ces déclarations au président de la Commission, un récent éditorial du Monde félicitait lui le gouvernement suédois pour avoir fait rempart à l’extrême droite, le parti SD ayant remporté 13% des suffrages aux législatives. La droite modérée a choisi de «s’unir avec les forces modérées de l’autre camp pour faire rempart contre le populisme», applaudissait le journal dans son édition du 29 décembre: un «modèle de résistance» face «à la montée des partis populistes, de gauche ou de droite».

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