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Et si on racontait des blagues aux prisonniers pour limiter le stress, se demandent les Russes...

Un nouveau centre de détention est en construction à Saint-Pétersbourg. "Kresty-2" sera le plus grand centre pénitentiaire en Europe. | REUTERS/Alexander Demianchuk
Un nouveau centre de détention est en construction à Saint-Pétersbourg. "Kresty-2" sera le plus grand centre pénitentiaire en Europe. | REUTERS/Alexander Demianchuk

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC, National Geographic

A en croire l'équivalent du ministère de la Justice russe, l'une des principales difficultés rencontrées par les équipes pénitentiaire du pays est le fait «de gérer le stress des détenus», rapporte la BBC. Sans blague.

Et précisément, pour soulager un petit peu cette atmosphère pesante, des bureaucrates du département pénal du ministère suggèrent de développer l'humour au sein des prisons. Parce que les moyens conventionnels comme le massage et la méditation «ne sont pas vraiment pratiques dans un environnement carcéral», explique Vladislav Grib, l'un des chercheurs à l'origine de cette suggestion, au journal Izvestia, qui relaie l'information.

Certes, l'idée reste à l'état de proposition, précise la BBC. Mais des psychologues russes, comme Mikhail Debolsky, se réjouissent déjà:

«Les blagues et l'ironie peuvent aider [les prisonniers] à comprendre les choses d'une manière plus profonde.»

Un avis qui n'est pas franchement du goût d'un éducateur de l'administration pénitentiaire, qui s'exprime sous couvert d'anonymat auprès de la BBC. Avec, pour la peine, pas mal d'ironie:

«Imaginez nos rapports. Au dernier trimestre, nous avons plaisanté 150 fois, ri 149 fois, et à une occasion les détenus n'ont pas apprécié l'humour et ont brûlé la prison. NB: nous devons modernier notre inventaire de blagues.»

Et en effet, lorsque l'on voit les photos et vidéos de certaines prisons russes, comme sur cette excellente page de National Geographic, ou les témoignages des membres du groupe Pussy Riot, on se dit que les blagounettes ne passeraient probablement pas.

Condamnées en août 2012, amnestiées par Vladimir Poutine en décembre 2013, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova ont longuement parlé dans la presse de leur expérience des geôles russes. Un récit qui «ouvre une fenêtre sur l’enfer qu’est la vie d’un prisonnier russe», écrivions-nous dans un article publié en février dernier. Fouilles gynécologiques systématiques, accès à l'hygiène dénié, humiliation permanente... On imagine mal comment des touches d'humour parviendront à alléger tout cela.

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