Sciences

Une revue scientifique oublie de relire la dernière version d'un article et laisse passer une petite insulte

<a href="http://www.flickr.com/photos/cudmore/4079784/in/photolist-bHB71B-bB8d4j-jKfQ6-bdFPnr-nGP29J-nEXDSJ-nJMGRT-nGHoG4-nGYECq-nqvKdT-ab1Z5h-e3vXtG-CJ8UG-dX5XFR-gyQ5yL-C7QuE-7TWr7A-8DHjAj-mUM7-npY5sR-9KJakw-7PKSWh-b8T4EK-5Z4Ngw-oeusKa-9KJasE-6v61zp-byZxVT-3f9otk-auqyxF-cUVZTo-dkYrTi-bNXbZP-8ffu9w-oKTyND-bxMp6s-by3BMo-bJ9tiF-bRK874-ifc7sk-dKzYsk-ccbqk1-b8SY5g-dwRZ8d-oeX6xu-eUQKSU-8f4Nmk-c7Tpfw-cAkkA3-bVoRnU">lab_12_7_ 020</a> Robert Cudmore via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
lab_12_7_ 020 Robert Cudmore via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Rue89, Slate.com, Retraction Watch

«Devrait-on citer le papier pourri de Gabor ici?»

Visiblement, tous les articles ne sont pas aussi bien relus qu’ils devraient l’être avant d’être mis en ligne. Slate.com raconte ainsi l’histoire de cet article scientifique publié dans le dernier numéro d’Ethology (propriété du géant Wiley) où l’on trouve entre parenthèses, ce passage.

L’auteur s’est excusé, la revue aussi, raconte Retraction Watch qui a repéré cette histoire. L’ajout aurait été fait par l’un des co-auteurs après que les pairs ont approuvé l’article. Personne, à Ethology, ne semble avoir relu proprement un article qui a mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois à être publié. Pourtant, c’est pour cela détaille Meredith Carpenter à Slate.com que si peu d’erreurs sont présentes dans les articles scientifiques.

Ce n’est cependant pas la première fois qu’une telle chose se produit. En 2011, le BMC Systems Biology, qui appartient à Springer, l’un des quatre géants des revues scientifiques avait ainsi laissé passer ce petit passage:

«Dans cette étude, nous avons utilisé (insérer la méthode statistique ici) pour compiler…»

Selon Meredith Carpenter, les revues académiques les plus célèbres font appel à des secrétaires de rédaction avant édition. Mais des revues plus petites ne scrutent pas toujours de façon aussi vigilante les articles qui ont été approuvés par les pairs puis corrigés.

Pourtant, ce n’est pas vraiment un problème d’argent:

«La France n’a plus d’argent pour ses universités. Mais elle en a pour les éditeurs.»

C’est le début de l’article publié lundi 10 novembre sur Rue89. On y apprenait que la France s’est engagé à payer «172 millions d’euros au leader mondial de l’édition scientifique, Elsevier». Comme le remarque Rue89:

«Le marché de l’édition scientifique est un secteur peu commun: ceux qui créent de la valeur ne sont jamais rémunérés; au contraire, ils paient souvent pour voir leurs productions publiées. Les auteurs ne touchent rien sur leurs articles; l’évaluation par les pairs est réalisée bénévolement.»

Et une fois que l’article est publié dans une revue scientifique, il est rare de pouvoir y avoir accès gratuitement. Certaines universités achètent donc l’accès à ces documents. Le document que s’est procuré Rue89 détaille ainsi que la France a passé un accord avec Elsevier pour «racheter pendant cinq ans des publications déjà payées par le contribuable pour les rendre accessibles... à leurs auteurs».

Elsevier tire une marge énorme de ces articles scientifiques. Heather Morrison et Pierre-Carl Langlais estimaient qu’en 2011, celle de l’éditeur néerlandais atteignait 36,29%. Mais c'est loin d’être la plus grosse marge: avec 41,85%, c’est l’Américain Wiley, (propriétaire d'Ethology) qui arrive en tête.

Ah et s'il reste des erreurs dans cet article, vous pouvez toujours nous le dire en commentaires. 

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