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Obamacare: si cette femme dans le coma avait été amenée dans l'hôpital voisin, elle ne devrait que 1.500 dollars, contre 50.000

Un lit dans un hôpital suisse.  REUTERS/Michael Buholzer
Un lit dans un hôpital suisse. REUTERS/Michael Buholzer

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times, Gawker

Il y a un an, le gouvernement Obama lançait Healthcare.gov, le site d'inscription à la nouvelle assurance maladie (dite Obamacare): grâce à un système de subventions, le prix de l'assurance est adapté en fonction du revenu des patients. Cette réforme a permis à environ 20 millions d'Américains d'avoir une couverture maladie abordable (surtout pour ceux dont les employeurs ne garantissent pas ce service). Sans Obamacare, des centaines de milliers de personnes payeraient cinq fois plus pour leur couverture médicale, explique un article de The New Republic.

Mais par rapport à un système de santé centralisé à l'européenne, de nombreux problèmes persistent. On pourrait penser qu'Obamacare est une seule forme de couverture maladie, mais en fait, il s'agit d'une multitude de plans d'assurances différents entre lesquels le consommateur doit choisir. Or tous les hôpitaux et tous les médecins n'acceptent pas d'être payés via ces couvertures maladie. Pour que les frais médicaux restent abordables, un patient doit se faire soigner dans son «réseau»; il doit vérifier que son docteur prend bien sa carte d'assurance, et que son hôpital l'accepte aussi.

Le problème, c'est qu'en pleine urgence médicale, il ne vous viendra pas forcément à l'esprit de préciser à l'ambulancier: non, déposez-moi plutôt à l'autre hôpital un peu plus loin, celui-ci ne prend pas mon assurance.

Surtout si vous êtes dans le coma. C'est ce qui est arrivé à une femme du Wisconsin, dont le site Gakwer raconte l'histoire. Ayant perdu connaissance à la suite d'un arrêt cardiaque, l'ambulance l'a déposée dans un hôpital hors de son réseau d'assurance. Elle doit maintenant 50.000 dollars à cet hôpital. Si elle avait été dans l'autre hôpital de la ville, juste un peu plus loin, sa carte maladie aurait été acceptée et sa facture n'aurait été que de 1.500 dollars.

Etonnamment, il y a des situations presque plus absurdes que celle-ci: il arrive en effet qu'un patient se fasse soigner dans un hôpital de son réseau, mais qu'un des docteurs de l'établissement n'accepte pas son assurance (certains médecins ont en effet un statut de contractuel indépendant). Le New York Times a récemment recueilli plusieurs témoignages de ce genre: il s'agit de patients qui, après leur visite aux urgences, reçoivent des factures séparées pour les soins procurés par des docteurs indépendants.

Il est ainsi quasiment impossible de savoir combien une procédure coûtera à l'avance, car les médecins ne se présentent pas aux patients en disant quelles couvertures maladie ils acceptent (surtout en cas d'urgence!). Certains Etats, comme New York, sont en train de mettre en place de meilleures protections des consommateurs à ce niveau, mais un an après la mise en place de la réforme de santé, il reste encore beaucoup de chemin à faire.

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