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«Les esclaves américains ont attendu 107 ans pour avoir le droit de vote, alors pourquoi Hong Kong ne peut pas patienter un peu?»

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Vote Theresa Thompson via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Standard, New York Times (Sinosphere), Slate.com

Les manifestations se poursuivent à Hong Kong: des milliers de personnes continuent de protester, réclamant plus de démocratie et le départ de CY Leung, le chef de l'exécutif.

Et évidemment, elles ne plaisent pas au pouvoir en place. Le 30 octobre, un quotidien hong-kongais, The Standard, faisait remarquer que la présidente du conseil de développement des services financiers, Laura Cha Shih May-lung, «avait fait savoir ce qu'elle pensait des appels à une réforme du système électoral»:

«Les esclaves américains ont été affranchis en 1861, mais n'ont eu le droit de vote que 107 ans plus tard, alors pourquoi Hong Kong ne peut-il pas attendre un peu?»

Comme le détaille Sinosphere, un blog hébergé par le New York Times, une pétition dénonçant ces propos a vite vu le jour. Elle dresse également un rapide rappel historique des faits:

«Nous sommes également troublés par son manque de compréhension de l'histoire américaine et nous demandons comment elle n'a pas pas pu comprendre que la ratification complète du 15e amendement en 1870 accordait une émancipation complète aux esclaves africains-américains, et incluait le droit de vote. La situation des Afro-Américains jusqu'au Civil Rights Act de 1964 (qui a été mis en place pour les protéger de l'intimidation, de l'interdiction des droits civiques et des conditions nécessaires et restrictions injustes pour aller voter) n'est pas très différente de l'incapacité électorale vers laquelle elle et le gouvernement qu'elle représente essaient de pousser le peuple hong-kongais.»

De son côté, Slate.com rappelle que la proclamation d'émancipation date de 1863, pas de 1861. Quant au Voting Rights Act, il a été voté 102 ans plus tard, en 1965.

Ce vendredi, le New York Times rapporte qu'un porte-parole du conseil exécutif, Michael Yu, a écrit dans un email que dans sa déclaration, Laura Cha se servait d'un exemple «pour montrer que dans chaque pays, le chemin vers la démocratie évoluait en fonction de son propre contexte historique». Avant d'ajouter un peu plus loin qu'elle «ne voulait pas offenser qui que ce soit et s'excuse que ses commentaires puissent avoir affecté certaines personnes».

Comme le rappelle le quotidien américain, ce n'est pas la première fois qu'un officiel hong-kongais franchit la ligne jaune. La semaine dernière, c'est le chef de l'exécutif, CY Leung, qui avait fait une sortie controversée, expliquant à plusieurs médias internationaux que «des élections ouvertes signifieraient que la politique serait dominée par les intérêts des résidents les plus pauvres». Comme pour Laura Cha, des excuses avaient ensuite suivi: CY Leung était désolé du «malentendu» causé par ses propos.

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