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A Mongkok, les manifestants ont peur des triades et de la police

A Mongkok, le 27 octobre 2014. Des manifestants se reposent alors que des touristes font des courses. REUTERS/Bobby Yip
A Mongkok, le 27 octobre 2014. Des manifestants se reposent alors que des touristes font des courses. REUTERS/Bobby Yip

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Bloomberg.com, RFI, Les Échos, Le Monde

«C’est comme une bombe qui est sur le point d’exploser»: c’est ainsi que Fernando Cheung, vice-président du Parti travailliste hongkongais décrit la situation de la partie du mouvement Occupy Central implanté à Mongkok, rapporte Bloomberg.com.  

L'agence de presse explique que la situation se complique pour les manifestants qui y sont installés, le quartier devenant de plus en plus dangereux. La police a tenté de faire évacuer de force la place occupée sur les coups de cinq heures du matin, emportant les barrières et remettant en place ce qui faisait office de barricade: poubelle, panneau de bus et jardinière municipale. Dès onze heures, près de 200 manifestants étaient déjà de retour.

Cette intervention fait suite aux assauts de groupes masqués contre les manifestants. Visiblement menées dans le but de déstabiliser les occupants, ces attaques seraient le fait de groupes mafieux. Hong Kong, et Mongkok plus spécifiquement, sont considérés comme des lieux d’implantation des triades (spécialement depuis l’arrivée du communisme en Chine), notamment du fait de leurs très grosses densités de population.

La fédération des étudiants hongkongais abonde dans ce sens en accusant directement les triades et en dénonçant l’attentisme de la police qui a «fermé les yeux […] lorsque les triades ont violemment attaquées les manifestants pacifistes».

A la suite de ces incidents, la police a confirmé avoir arrêté 19 personnes en lien avec les triades, mais il est toujours extrêmement difficile d’évaluer leur niveau d’implication dans ce conflit, et le sens de leurs agissements. 

Néanmoins, l’inquiétude est aussi dans le camp de Pékin. L’actuel dirigeant de la ville, Leung Chun-ying, déjà contesté à l’occasion de son élection en 2012, et de nouveau mis sous pression par les manifestants qui réclament sa démission, exhorte ces derniers à lever leur blocage de Mongkok. Il insiste sur le fait que ce quartier est le «moins bien fréquenté» de Hong Kong.

Mais pour les manifestants, cette partie de la ville est une des clés de la lutte, et comme le précise Todd Lau, un occupant cité par Bloomberg, «lorsque nous quitterons cet endroit, nous perdrons notre pouvoir de négociation dans les discussions, voilà pourquoi nous restons.»

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