Culture / Égalités

Pourquoi le nouveau visage de Renée Zellweger nous fascine-t-il tant?

A gauche, Renée Zellweger le 21 octobre 2014 (REUTERS/Mario Anzuoni). A droite, en mai 2013 ( REUTERS/Carlo Allegri ). | Montage Slate
A gauche, Renée Zellweger le 21 octobre 2014 (REUTERS/Mario Anzuoni). A droite, en mai 2013 ( REUTERS/Carlo Allegri ). | Montage Slate

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Buzzfeed, Flavorwire

Amaigrie, le visage manifestement transformé: les clichés de Renée Zellweger pris le 20 octobre à la soirée Elle Women in Hollywood à Los Angeles, ont déchaîné moqueries et incompréhensions. Si ces images nous perturbent, c’est parce que la société valorise une «femme idéale jeune et sans rides», et biaise la manière dont nous concevons le vieillissement, explique Buzzfeed.

L’être humain a été culturellement éduqué pour être repoussé par l’image du corps qui vieillit. Dans le même temps, la vision d’un être grotesque le fascine, relève Flavorwire:

«La société occidentale investit tellement dans les visages, que lorsqu’ils changent, il y a presque une obsession universelle à les regarder, même si nous savons que cela ne nous regarde absolument pas. Nous ne possédons pas les célébrités, leurs images ou leurs choix, mais nous en avons parfois l’impression.»

Renée Zellweger, en particulier, est ancrée dans une image juvénile, assortie d’une étiquette de «It Girl». Ses premiers rôles (Empire Records en 1997) l'ont montrée comme un être hyper féminisé, tandis que dans Bridget Jones, son personnage fait tout pour se rapprocher de cet idéal. Le public n’a pas été préparé visuellement à sa transformation en femme mature, alors que d’autres actrices ont mieux géré la transition:

«Personne ne les critique parce qu’elles vieillissent à l’écran, car qu’on a l’impression qu’elles ont toujours pris de l’âge.»

La chirurgie esthétique est alors l’un des moyens employés pour tenter de conserver cette éternelle jeunesse. Mais lorsqu'elle n'est pas assez discrète, elle rend visibles les artifices. En regardant Renée Zellweger, le public se retrouve confronté à la réalité à laquelle il veut échapper, d’après Flaworwire:

«Elle a brisé le pacte invisible que les femmes sont censées passer: être des "canards" de la beauté, qui mangent des hamburgers à la surface mais pataugent en dessous: exercice physique, épilation, chirurgie esthétique, polissage en permanence, de sorte à paraître parfaite.»

Le problème est finalement insoluble, puisque ce refus de voir le processus contredit l’injonction de rester dans les normes de beauté, souligne Buzzfeed:

«La mise au pilori de la chirurgie esthétique équivaut par conséquent à blâmer les victimes de cet idéal de travailler si dur pour réaliser ce que nous leur avons dit de faire, depuis des décennies [...] c’est seulement l’un des nombreux moyens par lesquels la société condamne les femmes qui ont fait un prolongement naturel de ces idéaux sur le corps et la sexualité.»

Le dernier mot revient à Renée Zellweger. Interrogée par le site People.com, elle déclare: «Je suis heureuse qu'on me trouve différente.»

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