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La fonte des glaces en Antarctique provoque un changement... de gravité

<a href="https://www.flickr.com/photos/usoceangov/5794234565">«Antarctic Iceberg»</a> par <a href="https://www.flickr.com/photos/usoceangov/">usoceangov</a> | FlickR <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">licence cc by</a>
«Antarctic Iceberg» par usoceangov | FlickR licence cc by

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La gravité –oui, la gravité– est la dernière victime en date du changement climatique en Antarctique. C'est l'incroyable conclusion de l'Agence spatiale européenne (ESA) révélée le 26 septembre.

«La fonte des glaces à l'Ouest de l'Antarctique entre 2009 et 2012 a causé une chute dans le champ de gravité de la région», écrit l'ESA, dont le satellite GOCE a mesuré le changement.

Apparemment, la fonte de milliards de tonnes de glace année après année a des conséquences à faire blémir Isaac Newton lui-même. Voici la visualisation du phénomène:

Cette vidéo me rappelle les premières images du trou de la couche d'ozone, il y a de cela des dizaines d'années. 

Pour être tout à fait honnête ceci dit, le changement de gravité est très faible. Ce n'est pas non plus comme si vous alliez vous mettre à flotter dans l'espace lors de vos prochaines vacances dans la péninsule Antarctique.

La plus grosse conséquence de cette annonce est davantage que ces nouvelles mesures confirment que le réchauffement climatique change l'Antarctique de manière fondamentale. Plus tôt cette année, une autre équipe de chercheurs a annoncé que les plus gros glaciers de l'Antarctique Ouest avaient amorcé «un effondrement inarrêtable», provoquant une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres sur les centaines d'années à venir.

Bien que nous ayons tous appris dans les cours de physique du lycée que la gravité est une constante, elle varie en réalité légèrement en fonction de l'endroit où l'on se trouve sur Terre, et de la densité de la roche (ou, dans ce cas, de la glace) sous nos pieds. Pendant une mission de quatre ans, le satellite de l'ESA a cartographié ces changements, avec des détails inédits, et a été capable de détecter une chute significative au niveau de la région de l'Antarctique où la glace fond le plus rapidement.

De nouveaux résultats qui ont pu être obtenus en combinant des mesures en haute résolution du champ de gravité à partir du satellite de l'ESA, et celles réalisées depuis plus longtemps par un satellite appelé Grace, piloté conjointement par les Etats-Unis et l'Allemagne, en plus faible résolution.

Les scientifiques espèrent pouvoir étendre ces analyses à tout l'Antarctique, afin de fournir l'image la plus nette jamais obtenue du rythme auquel le réchauffement climatique engloutit le continent gelé. Les meilleurs estimations actuelles indiquent que les mers pourraient être jusqu'à 1,3 mètre plus hautes d'ici la fin de ce siècle, en grande partie à cause de la fonte des glaces dans l'Ouest de l'Antarctique.

Des rercherches précédentes effectuées avec les données d'un troisième satellite, CryoSat (qui dépend aussi de l'ESA), a montré que la perte en glace dans cette zone de l'Antarctique occidental a triplé depuis 2009, 500 kilomètres cube de glace fondant désormais chaque année dans les régions combinées du Groenland et de l'Antarctique. Soit un iceberg de la taille de Manahattan de plus de 5,6 kilomètres d'épaisseur.

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