Maire du 7e secteur (XIIIe et XIVe arrondissements) de Marseille depuis mars dernier, le frontiste Stéphane Ravier a été élu sénateur des Bouches-du-Rhône, dimanche 28 septembre, pendant que, dans le même temps, son camarade de parti David Rachline était lui aussi élu dans le Var. Et assez vite, une de ses phrases est ressortie sur les réseaux sociaux.
Ce que disait en 2013 celui que certains grds élec des #BouchesduRhône ont choisi pour les représenter http://t.co/9qi80krcjk #Senatoriales
— Sylvie Tolmont (@SylvieTolmont) 28 Septembre 2014
«On pourrait légaliser le viol aussi. Le viol, finalement, c'est un rapport amoureux, qu'une partie des 2 souhaite » S. Ravier, Sénateur #FN
— Ismail M. (@isma_mans) 28 Septembre 2014
@nicolasbayfn @david_rachline @FN_officiel les déclarations de @Stephane_Ravier sur le viol, c'est la position des patriotes du #FN ?
— Opopope (@0popope) 28 Septembre 2014
Le second : Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône), auteur de la phrase suivante : "le viol c'est un rapport amoureux". #Sénatoriales2014
— Chapeau à Moustaches (@ChapeauMoustach) 28 Septembre 2014
«Le viol, finalement, c'est un rapport amoureux qu'une partie des deux souhaite. La deuxième pourrait faire un effort...»: la citation (que remet également en avant Le Lab d'Europe 1 dans son article sur l'élection de Ravier) est très choquante. Le problème, c'est qu'elle est pour partie sortie de son contexte. Stéphane Ravier l'a prononcée le 28 septembre 2013 sur le plateau de l'émission Salut les Terriens! de Canal+, en réponse à une interpellation de Thierry Ardisson sur la violence à Marseille:
«Il y a une solution, remarquez. Comme le suggérait Blako [Stéphane Blakowski, l’éditorialiste de l’émission, NDLR] mais sous forme de boutade: est-ce qu’il ne faudrait pas légaliser le cannabis?
–On pourrait légaliser le viol aussi. Le viol, finalement, c'est un rapport amoureux, qu'une partie des deux souhaite. La deuxième pourrait faire un effort. Enfin, finalement, si je suis votre raisonnement, on pourrait légaliser le viol ou le vol de voiture.»
Dans une tribune publiée quelques jours plus tard, Dominique Albertini et David Doucet, anciens collaborateurs de Slate et auteurs d'une Histoire du Front national, pointaient une analogie «maladroite, choquante» et «contre-productive».
Mais à la relecture des propos de Ravier, on peut aussi constater que cette réplique ne constituait pas une comparaison au premier degré mais une réponse par l'absurde. Une réponse qu'on peut par ailleurs, à l'image de Maître Eolas, juger «désespérément conne» car «insultante pour les victimes de viol». Mais sans doute vaut-il mieux le faire en citant de manière fiable les propos visés car, comme l'expliquaient les auteurs de la tribune que nous avions publiée à l'époque, en faire une présentation détournée revient à illustrer une nouvelle fois «la difficulté de traiter le phénomène frontiste» qui a pour défaut de «renforcer le discours anti-système que tient Marine Le Pen».