Sciences / Santé

La position assise, ennemi de santé publique numéro un?

<a href="https://www.flickr.com/photos/nathanoliverphotography/7819550248">"I've been sitting, waiting, wishing" - Day Seventeen</a> / Nathan O'Nions via Flick <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License By</a>
"I've been sitting, waiting, wishing" - Day Seventeen / Nathan O'Nions via Flick License By

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times, Life Hacker

Rester assis, c’est mal. Après des années de lutte contre la malbouffe, de promotion de l’exercice et de la marche, de lutte contre l'alcool et le tabac, il faut s’attendre à ce que la position assise soit le nouvel ennemi de santé publique numéro un de ces prochaines années. 

Les études se suivent et se ressemblent, pointant pour la plupart une association entre le temps passé assis quotidiennement, la survenue de maladies (cancers, maladies cardiovasculaires, diabètes) et l’espérance de vie. Jusqu’à présent, il s’agissait néanmoins surtout de corrélation, sans que la pratique elle-même puisse être identifiée comme cause première.

Une étude expérimentale menée par une équipe suédoise et relayée par le New York Times apporte de nouvelles charges contre la position assise. Les chercheurs ont suivi deux groupes d’hommes et de femmes en surpoids sédentaires et âgés de 68 ans durant 6 mois, le premier groupe devant limiter le temps passé assis et faire plus d’exercice, le second étant encouragé à perdre du poids sans plus de précision sur la manière d’y parvenir.

L’impact du changement de mode de vie a été mesuré par la longueur des télomères à l’issue de l’expérience, région de l’ADN située à l’extrémité des chromosomes. Le raccourcissement de ces télomères est un facteur de risque de maladies et accélère le vieillissement cellulaire.

La question reste de savoir si les gens qui restent plus souvent debout font plus d’activités physiques que les gens assis, ou si c’est la seule position debout qui réduit les risques. Or selon les résultats de cette étude, la pratique plus intensive du sport n’avait qu’un impact modéré par rapport à l’augmentation du temps passé debout. Comme l’écrivait le site d’Harvard en janvier 2014, même ceux qui pratiquent quotidiennement des activités sportives modérées ou intenses ont un risque de mortalité plus élevé que la moyenne à partir du moment où ils passent trop d’heures assis au bureau.

Le New York Times évoque une autre étude, publiée en mai, analysant des données sur une cohorte de plus de 16.000 adultes canadiens et concluant au fait que l’espérance de vie augmente avec le temps passé debout.

Comme l’écrivait récemment Etienne Goetz sur Slate, «la chaise est meurtrière, mais le canapé l’est encore plus». Etre assis devant sa télé augmente encore les risques. Le Washington Post a listé dans une infographie tous les méfaits de la position, de la tête aux pieds… Et c’est effrayant.

Chez les cadres de la Silicon Valley obsédés par leur hygiène de vie, la position assise au bureau a déjà été ironiquement qualifiée de «cigarette de notre génération», dans la mesure où comme tout le monde le fait, personne ne se rend compte du danger… C’est pourquoi depuis quelques années, le bureau debout est à la mode dans les entreprises américaines les plus soucieuses du bien-être de leurs salariés.

Mais les choses ne sont pas si simples: les repentis du bureau debout mettent en avant les problèmes de santé que cette position entraîne: circulation du sang dans les veines, pression exercée sur les genoux… «En fait, écrit l’un d’eux sur le site Life Hacker, rester dans n’importe quelle position pendant trop longtemps est mauvais pour la santé.»

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