Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Mother Jones
Nous republions cet article à l'occasion de l'entrée en vigeur de l'interdiction de proposer des sacs palasiques en caisse au 1er juillet 2016 et des sacs d’emballage plastique des fruits et légumes au 1er janvier 2017.
L'Assemblée nationale a voté vendredi 10 octobre dans la soirée l'interdiction des sacs plastiques à usage unique à partir de 2016 dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique. Fin août, la Californie était devenue le premier Etat américain à adopter un projet de loi visant à interdire les sacs plastique à usage unique explique Mother Jones.
Car chaque année, nous utilisons pas moins de mille milliards de sacs en plastique. En France, «le nombre de sacs en plastique distribués aux caisses des grandes surfaces alimentaires est déjà passé de 10,5 milliards à 700 millions entre 2002 à 2011», souligne le gouvernement, qui n'entend pas en rester là. Fin juin, un amendement interdisant les sacs en plastique à usage unique à partir du 1er janvier 2016 a été voté par les députés, qui souhaitent s'attaquer aux «5 milliards de sacs de caisse en matière plastique à usage unique» et les «12 milliards de sacs dits "fruits et légumes" encore distribués dans les commerces» (vous savez, ceux qu'on jette systématiquement après les avoir sauvagement déchirés).
A vrai dire, ils n’ont rien pour plaire: issus du pétrole, ils épuisent nos ressources naturelles; leur élimination (incinération, le plus souvent) produit du gaz carbonique et de la vapeur d’eau, principaux gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique; et abandonnés dans la nature, ils tuent les animaux, marins notamment.
Certes, d’autres solutions existent: les sacs en plastique biodégradables, mais qu’il faut «collecter séparément» et qui «ne se dégradent que de 3% à 10% en 7 semaines dans l’eau»); les sacs réutilisables en polypropylène tissé ou non-tissé, vendus aux caisses des grandes surfaces; ou encore le bon vieux sac en coton. Enfin, il y a l’option sac en papier, bien connue des Américains mais aussi des Français qui le midi demandent leurs sandwichs et autres plats «à emporter» (derrière l’auteure de ces lignes, trônent pas moins de huit sacs en papier). En Californie, dans les municipalités qui ont déjà interdit les sacs en plastique, l'utilisation de leur équivalent en papier est passée de 3% à 16%.
Le problème, c’est qu’un sac à papier a une durée de vie encore plus courte que son collègue en-plastique-à-usage-unique. Moins résistant, pas du tout étanche, impossible à fermer correctement… le sac en papier part directement à la poubelle.
En fait, il y a un paramètre commun à toutes les options qui nous semblent plus écolos, et dont personne ne semble se soucier: l’impact environnemental de leur production. Une étude de l’Agence britannique pour l’Environnement indiquait en 2011 (page 7):
«Les sacs en papier, en polyéthylène basse densité [matériau de nos sacs poubelle classiques], en polypropylène non-tissé ou en coton devraient être réutilisés respectivement 3, 4, 11 et 131 fois pour s’assurer que leur impact potentiel sur le réchauffement climatique est moindre que celui des sacs plastique non-réutilisés.»
Comme le montre le tableau sur la même page, on passe à 7, 9, 26 et 327 réutilisations si TOUS vos sacs plastique à usage unique deviennent systématiquement des sacs poubelle.
HDPE bag: le sac plastique traditionnel | Paper bag: sac en papier | LDPE bag: le sac poubelle «classique» | Non-woven PP bag: sac en textile non-tissé | Cotton bag: sac en coton
«Oui, mais le plastique, c'est pas si terrible ça se recycle!» entends-je souvent, surtout lorsque je me livre à une violente diatribe contre les bouteilles en plastique (ce fléau). Sauf qu’en France, en 2012, moins de 20% du plastique jeté a été recyclé. Et la conclusion de l’Agence britannique pour l’Environnement est sans appel:
«La réutilisation [des sacs plastique à usage unique] en sacs poubelle est beaucoup plus avantageuse que leur recyclage.»
Moralité, ayez toujours un sac sur vous et soyez sympas, réutilisez-le.