Santé / Égalités

Notre vagin est une fabrique d'antibiotique

L'industrie pharmaceutique a peut-être un nouveau concurrent...

Manifestation en défense du droit à l'avortement en Espagne, en décembre 2013. REUTERS/Jon Nazca
Manifestation en défense du droit à l'avortement en Espagne, en décembre 2013. REUTERS/Jon Nazca

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Cell, The Huffington Post, Le Quotidien du Médecin

Notre vagin peut nous soigner. Oui. Une étude repérée par Jezebel et publiée dans la revue Cell montre que le vagin contient une multitude de bactéries qui produisent des molécules dont on pourrait se servir pour fabriquer des produits pharmaceutiques utiles.

Le biologiste Michael Fischbach, qui fait partie de l'équipe qui a mené l'étude, interviewé par The Huffington Post, est enthousiaste:

«Nous avons l'habitude de penser que les médicaments sont découverts par des compagnies pharmaceutiques, approuvés par la FDA [l'équivalent américain de l'Agence du médicament], puis qu'ils nous sont prescrits par des médecins. Ce que ces recherches prouvent, c'est que les bactéries qui vivent sur et en nous peuvent court-circuiter le processus.»

En d'autres termes plus scientifiques, «les bactéries commensales produiraient des centaines de molécules ayant des caractéristiques génétiques susceptibles de servir de base à de nouveaux médicaments», comme l'explique Le Quotidien du Médecin.

L'étude menée par les chercheurs de l'université de Californie s'intéresse particulièrement à «une bactérie commensale du vagin, le Lactobacillus gasseri, qui produit l’antibiotique lactocilline très proche d’autres utilisés en pharmaceutique», contre des infections vaginales précise encore le site médical. Avec un avantage: alors que les antibiotiques «traditionnels» s'attaquent à toutes les bactéries (un effet «terre brûlée» selon l'image utilisée par The Huffington Post), l'antibiotique «naturel», lui, n'éliminerait que les pathogènes. 


 

Cette recherche n'est pas seulement importante pour le traitement des infections vaginales, explique encore Michael Fischbach. Pour lui, la méthode utilisée pour trouver la bactérie pourrait changer notre façon d'envisager la recherche pharmaceutique et la fabrication des médicaments.

Les chercheurs se sont effectivement lancés dans «une très vaste analyse du génome de différentes espèces du microbiome. Leur travail a permis d’identifier 3.118 groupes distincts de gènes bactériens, qui codent pour des enzymes impliquées dans la synthèse de molécules “médicament-like”, apparentées à des classes pharmaceutiques connues», précise le Quotidien du Médecin.

Le chercheur espère que la découverte pourra également bénéficier aux hommes.

«Nous pensons qu'ils ont des bactéries produisant le même médicament, mais c'est seulement une espèce bactérienne différente qui vit dans la bouche et qui n'a pas encore été isolée.»

«A ma connaissance, c'est le premier travail qui isole de nouveaux composés qui ont un fort potentiel médicamenteux dans le microbiome humain», explique Rob Knight, de l'Université du Colorado, au site Genetic Litteracy Project.

 

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