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La formation des grandes écoles, critiquée de part et d'autre de l'Atlantique

<a href="https://www.flickr.com/photos/cthulhuwho1/3805687772/">P_30 Cambridge - The Widener Library (1915) - Harvard University - Massachusetts </a>/ Will Hart via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License By</a>
P_30 Cambridge - The Widener Library (1915) - Harvard University - Massachusetts / Will Hart via Flickr CC License By

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New Republic

Alors que les formations des grandes écoles françaises sont régulièrement critiquées pour leur focalisation sur les savoirs techniques et théoriques au détriment des compétences relationnelles, comme nous l'avons encore écrit très récemment, outre-Atlantique la Ivy League, qui regroupe les «grandes écoles» comme Yale, Harvard ou Stanford, n'est pas épargnée pour autant. 

Sur le site de The New Republic, William Deresiewicz a fait exploser les compteurs en juillet 2014 en encourageant les lecteurs à ne pas envoyer leurs enfants dans les prestigieuses facs de l’Ivy League, arguant que ces dernières ne produisaient que «des petites merdes autosatisfaites».

Selon l’auteur, le processus de sélection vise à recruter des «super gens» capables tout à la fois d’être des premiers de la classe, de jouer d’un instrument, de faire du sport, d’avoir des expériences à l’étranger et encore le temps de pratiquer des hobbies… Une super élite de jeunes gens curieux et créatifs que les grandes écoles américaines lessivent pour en faire des êtres «anxieux, timides, perdus, ayant peu de curiosité intellectuelle et sans raison d’être». Obsédés par le «retour sur investissement», ces étudiants passent par exemple plus de temps à lire des notes et résumés de livres que des livres non par désintérêt pour la lecture, mais «parce qu’il y a une récompense sociale supérieure à savoir parler des livres plutôt qu’à les lire vraiment».

Une critique de la méritocratie

Etant par définition habitués aux succès, les élèves seraient incapables d’envisager la possibilité de l’échec et développeraient pour s’en protéger une aversion au risque.

La critique de l’auteur va au-delà des travers des grandes écoles. C’est l’idée même de méritocratie qu’il propose de remettre en cause: «Il est connu qu’Harvard ne sélectionne au plus que 10% (certains disent 5%) de ses étudiants sur la base du mérite universitaire», rappelle-t-il.

Si la critique de la méritocratie, profitant surtout aux enfants de familles aisées, est commune aux deux pays, le système américain est en plus fréquemment accusé de bienveillance auprès des enfants de familles riches car le budget des universités (privées) repose sur les donations des anciens élèves… On apprenait début septembre qu'une société de Honk Kong dirigée par d'anciens étudiants allait faire la plus grosse donation de l'histoire d'Harvard: 350 millions de dollars.

Après cette déclaration de guerre contre la formation des élites américaines, le psychologue Steven Pinker a répondu à l'auteur dans les colonnes du même magazine, défendant l’idée de tests standardisés pour renforcer la méritocratie au détriment des évaluations trop subjectives des entretiens d’admission. 

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