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Economie, politique, social: «la rentrée sera chaude». Comme tous les ans, en fait

Montage Slate.fr
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Dans ce monde d'incertitude où tout semble aller trop vite, il y a heureusement des traditions immuables, des événements périodiques auxquels se raccrocher: la rentrée littéraire verra +X ou -Y de livres publiés que l'année dernière, les fournitures scolaires auront augmenté de X ou Y, et la rentrée sociale sera... chaude. 

«La France peut faire face au tsunami social et la classe politique regarde ailleurs» annonce Cécile Duflot, interviewée dans Le Monde à l'occasion de la parution de son livre qui raconte ses deux années au gouvernement et sa «désillusion» face à la politique menée par François Hollande. 

Une rentrée chaude qu'elle n'est pas seule à redouter ou à annoncer: «Les professions libérales promettent une rentrée chaude au gouvernement», écrit le Figaro. Elles contestent la volonté de celui-ci d'ouvrir à la concurrence certaines professions réglementées. L'Expansion se demande s'il y aura «une rentrée chaude à la CGT», alors que les organisations syndicales hésitent à appeler à un mouvement de protestation en octobre.

On s'attend par ailleurs à «une rentrée sous tension à l'UMP» (BFM TV), «une rentrée sous tension» pour Hollande et Valls (Le Télégramme) ou «pour le gouvernement» (RTL), une «rentrée brûlante et surchargée» (AFP) ou à «une rentrée brûlante» «après un été chaud» (The Huffington Post). 

Rentrée chaude en 2013

Rarement a-t-on vécu ces dernières années en France des rentrées politiques froides, légères ou détendues. L'année dernière, le Parisien agitait le spectre d'«une rentrée tendue à l'automne»:

«Attention au réveil des mécontentements cet automne. Le scénario d'un mouvement de protestation d'ampleur est en train de s'écrire avec, comme détonateur, la nouvelle réforme des retraites inscrite à l'agenda de la prochaine conférence sociale, fin juin.»

L'économiste Jean-Luc Ginder alertait également dans Les Echos sur la situation économique du pays: «Attention! La rentrée sera chaude»

Rentrée chaude en 2012

Dans le Parisien, la rentrée s'annonçait en 2012 «chaude» selon les syndicats: c'est l'année où PSA annonce son plan de licenciement et la fermeture prévue de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. «Ayrault se prépare à une rentrée chaude», titrait LCI –sans prendre trop de risques. 

Pour La Tribune, qui prédisait aussi une rentrée «chaude» pour le président, «la rentrée du président "normal" s'annonce hors normes: chômage record, récession menaçante, crise syrienne et polémique sur les Roms...»

 

Rentrée chaude en 2011

En 2011, des mouvements sociaux dans le secteur des assurances faisaient dire à L'Argus de l'Assurance que «la rentrée sociale s'annonce chaude». Le journaliste Marc Landré, qui tient le blog Les dessous du social du Figaro, s'amusait de ce marronnier et osait dans un article annoncer: «La rentrée de septembre sera froide»

Rentrée chaude en 2010

Avec les très grosses manifestations de septembre et octobre 2010 pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement Fillon, la rentrée sociale 2010 avait été particulièrement... chaude

Jean-Luc Mélenchon ne s'y était pas trompé: «La rentrée sociale sera chaude», annonçait-il fin août, cette année-là. 

 

Rentrée chaude en 2008 

En 2008, le secrétaire général de la CFDT de l'époque, François Chérèque, faisait preuve d'originalité en annonçant la «douche froide» de la rentrée: les salariés «rentrent et ils entendent: “Ça ne va pas mieux”». Avant d'admettre «ne pas savoir sur quoi cela débouchera, malaise ou encore plus de tensions ».

Olivier Besancenot, porte-parole de ce qui s'appelle encore à l'époque la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et deviendra le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), préférait lui s'en remettre aux classiques et annoncer lors de l'université d'été du parti que «la rentrée sociale sera chaude.»

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