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Les dinosaures auraient pu survivre si l'astéroïde qui les a décimés était tombée un poil plus tôt ou plus tard

<a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Meteor_Crater_-_Arizona.jpg">Meteor Crater</a> (ou Cratère Barringer) dans l'État de l'Arizona aux États-Unis, a été formé par l'impact d'un astéroïde il y a 50.000 ans. | Nasa, domaine public
Meteor Crater (ou Cratère Barringer) dans l'État de l'Arizona aux États-Unis, a été formé par l'impact d'un astéroïde il y a 50.000 ans. | Nasa, domaine public

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, BBC, Inside Science

On peut à peu près tout faire avec des si, comme mettre une capitale de plusieurs millions d'habitants dans une bouteille, ou bien affirmer, comme c'est le cas ici, que les dinosaures, disparus il y a 66 millions d'années, pourraient encore se balader à la surface de la Terre. Au détriment de nous autres, humains.

Telle est en tout cas la conclusion de l'un des contributeurs, Steve Brusatte, à une étude très sérieuse sur l'extinction des géants sauriens, qui vient d'être publiée dans la revue Biological Reviews. Selon ce paléontologue en effet, l'extinction des dinosaures aurait pu être évitée si le fameux astéroïde qui a percuté la Terre il y a 66 millions d'années, souvent tenue pour principale responsable de la disparition de ces grosses bébêtes, était arrivée «quelques millions d'années plus tôt, ou quelques millions d'années plus tard», peut-on lire dans The Guardian.

Les dinosaures auraient en fait joué de malchance, l'astéroïde frappant la Terre pile-poil au moment où l'écosystème des dinosaures se trouvait déjà salement amoché, explique encore le scientifique sur la BBC:

«Cinq millions d'années plus tôt, les écosystèmes des dinosaures étaient bien plus robustes, bien plus diversifiés, la base de la chaîne alimentaire était alors plus solide et il était donc plus difficile d'abattre un grand nombre d'espèces

Selon les chercheurs ayant participé à cette étude, l'augmentation du niveau de la mer et de l'activité volcanique qui a marqué cette période «a rendu l'extinction de nombreuses espèces plus susceptible de se produire juste au moment où l'astéroïde a frappé», résume encore la BBC.

Néanmoins, tous ne partagent pas l'avis de Steve Brusatte, selon lequel les dinosaures seraient aujourd'hui à notre place si l'astéroïde s'en était tenue à un timing différent. Comme le souligne Richard Butler, de l'université de Birmingham, il est impossible de «repasser la cassette de la vie afin de voir si un impact à une période différente aurait mené à une extinction totale».

Cette nouvelle étude a néanmoins deux mérites.

Elle apporte d'abord une nouvelle pierre au vieux débat sur l'extinction des dinosaures –certains la liant aux effets nocifs de l'activité volcanique, d'autres à la survenue brutale de l'astéroïde, d'autres encore à un mélange des deux événements. Or pour l'un de ses auteurs, Paul Barrett du Natural History Museum de Londres qui se confie à la BBC, «ce nouveau travail apporte la meilleure preuve d'une extinction soudaine des dinosaures et du lien entre cet événement et l'impact de l'astéroïde, plutôt que d'autres causes possibles telles que les effets à long terme d'une activité volcanique».

Elle rappelle aussi, et enfin, que la trame historique de la Terre, et de la vie sur celle-ci, ne tient pas à grand-chose. Et que si des événements brutaux peuvent être synonymes de destruction et d'extinction pour certains, ils peuvent aussi profiter à d'autres: pour rappel, en éradiquant 80% des espèces vivant alors sur Terre, le fameux astéroïde a fait de la place à d'autres espèces... tels que les mammifères, souligne encore Steve Brusatte dans le Guardian.

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