Économie / Monde

Les Israéliens doivent faire la paix avec les Palestiniens, au moins pour le bien de leur économie

Des billets israéliens. REUTERS/Nir Elias.
Des billets israéliens. REUTERS/Nir Elias.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Haaretz (accès abonnés), The Jerusalem Post, Slate.com

Le conflit avec les Palestiniens est coûteux pour Israël et la paix serait très profitable, au sens étroit du terme, au pays: tel est le sens d’une étude dont les résultats ont été dévoilés par l’économiste israélien Yarom Ariav alors que le conflit s’intensifie dans la région, entre les attaques de roquettes du Hamas sur Tel-Aviv et le pilonnage israélien sur Gaza. Un travail rendu public le 8 juillet lors de la Israel Conference on Peace organisée par le quotidien de gauche Haaretz, qui en détaille les résultats sur son site (article en accès abonnés):

«L’absence de paix, ou au moins d’un processus de paix, a un coût pour Israël. […] Après une décennie de paix avec les Palestiniens, Israël pourrait s’attendre à voir son PIB augmenter de 180 milliards de shekels par an [environ 38,5 milliards d’euros, soit 18% de plus que le chiffre actuel, le PIB israélien étant anticipé autour de 225 milliards d’euros cette année, NDLR] selon Ariav. La paix entraînerait un bond de 6% des exportations. […] Le nombre de touristes augmenterait pour atteindre 5 millions par an. […] Les investissements étrangers bondiraient à 10 milliards de dollars par an.»

Plus généralement, Haaretz explique que «le plafond de verre limitant la croissance économique israélienne à 3% par an pourrait être brisé si le processus de paix reprenait». La croissance israélienne est actuellement annoncée par le FMI à environ +3,3% en 2014.

Interviewé par le Jerusalem Post, Yarom Ariav, qui dirige aujourd’hui une banque d’investissement du nom de Lavi Capital après avoir été directeur général du ministère des Finances, a expliqué que son étude «ne constituait même pas un scénario idéal. Nous pensons que cette hypothèse est assez conservatrice».

En mars dernier, nos confrères de Slate.com avait publié un article relatant les pressions exercées par des membres du milieu des affaires israélien sur le Premier ministre Benjamin Netanyahou, notamment sous l’impulsion de Breaking the Impasse, une coordination de 150 dirigeants. «L’éventualité d’un boycott est une menace parce qu’Israël est une économie ouverte. Nous n’avons pas un grand marché intérieur comme c’était le cas en Afrique du Sud. Nos exportations représentent environ 40% du PIB», expliquait alors Yarom Ariav.

Lors de la Israel Conference on Peace, Manuel Trajtenberg, ancien président du Conseil national économique, a cependant rappelé qu’Israël ne pouvait pas «laisser les facteurs économiques se révéler décisifs. Le facteur primordial, cela doit être les valeurs».

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