Etonné d’entendre un morceau de Green Day sur une radio dédiée au rock classique, le journaliste à FiveThirtyEight Walt Hickey a décidé de mener une enquête sauvage sur le contenu musical des radios de rockeurs américaines. Avec pour fil conducteur cette question: comment définir le rock classique?
Il a passé en revue et classé tous les titres diffusés pendant une semaine sur 25 stations de rock classique dans les 30 plus grandes zones métropolitaines des Etats-Unis, soit 2.230 morceaux, interprétés par 475 artistes.
A partir de cette quantité impressionnante de données, il a, entre autres, dressé une carte qui rend compte des différentes variétés de rock que les Américains écoutent. Avec quelques surprises à la clé.
Globalement, on remarque par exemple que le sud des Etats-Unis se distingue par un goût plus prononcé pour le hard-rock. Les habitants de San Antonio (Texas) écoutent 4,3 fois plus de morceaux de Mötley Crüe que le reste des Etats-Unis.
D’après Eric Wellman, le responsable rock de Clear Channel, propriétaire de 9 des 25 stations de radio analysées, cela pourrait être dû à l’immigration hispanique:
«L’afflux hispanique dans le sud des Etats-Unis a considérablement changé le paysage du rock. Il est couramment admis que les Hispaniques qui écoutent du rock anglo-saxon apprécient un rock anglo-saxon nettement plus hard», explique-t-il sur FiveThirtyEight.
Les migrations internes peuvent aussi expliquer certaines pratiques culturelles régionales en matière de rock. Par exemple, à New York, on écoute 2,6 fois plus Billy Joel que dans le reste du pays, mais on l’écoute aussi beaucoup à Miami (Floride) –1,8 fois plus.
«Pourquoi? s’interroge l’auteur de l’article sur FiveThirtyEight. Demandez-vous qui pourrait bien écouter des stations de rock classique à Miami: des New-Yorkais à la retraite!»