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La liberté d'expression à Hong Kong menacée par des hackers... chinois

Parvis du quartier financier de Hong Kong. REUTERS / Bobby Yip
Parvis du quartier financier de Hong Kong. REUTERS / Bobby Yip

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Quartz, Reporters sans frontières

Quand la Grande-Bretagne a négocié la rétrocession de Hong Kong à la Chine, Margaret Thatcher a imposé à Pékin de respecter certains droits comme le suffrage universel, la liberté de manifester, de se rassembler et la liberté d’expression. Or ces droits semblent voler en éclats. Et notamment la liberté d’expression, indique Quartz.

La semaine dernière deux sites Internet ont été victimes d’attaques de hackers. Les deux sites en question sont Next Media, un groupe de médias qui s’est souvent montré critique à l’égard de Pékin, et PopVote, une plateforme qui demande aux résidents comment ils souhaitent que le prochain chef de l'exécutif soit nommé.

L’origine de l’attaque n’est pas certaine. Mais au moment des deux incidents, l’essentiel du trafic provenait du continent. L’armée de hackers chinois est le suspect numéro un. Les tensions au sujet de la censure dans la ville sont telles que lorsque Facebook était tombé en panne la semaine dernière, les résidents ont accusé Pékin d’être responsable.

Selon Reporters sans frontières, cet épisode est révélateur de l'état de la liberté d'expression sur l'île de Hong Kong:

«Le fait qu’un journal réputé pour sa position pro-démocratie soit la cible de cyberattaques est profondément inquiétant pour la situation de la liberté d’information à Hong Kong. Regarder à qui profite les attaques peut être un moyen efficace d’en déterminer les auteurs», déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.

Next Media publie entre autres le Apple Daily, un journal dont une partie de son tirage a été incendié à l’été 2013. Le gouvernement chinois a même fait pression sur deux grands annonceurs, HSBC et Standard Chartered, pour qu’ils cessent d’acheter de l’espace publicitaire dans la revue.

Le rapport entre les médias de l'île et Pékin a toujours été tendu, mais il vient de se dégrader sensiblement: «le parti a toujours cherché à imposer sa volonté, mais maintenant, il utilise la manière directe et brutale», déclare Shirley Yam, vice-président de l’association des journalistes de Hong Kong. 

L’autocensure est courante, tout comme la censure directe exercée par le gouvernement central. D’après une note de Reporters sans frontières concernant Taiwan, Hong Kong et Macao, «l’indépendance des médias y est en péril».

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