Économie / Monde

Les fonctionnaires (allemands) sont plus altruistes et plus paresseux que les employés du secteur privé

<a href="https://www.flickr.com/photos/jbid-post/6897782843/">time</a> / János Balázs via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.fr">License By</a>
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Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Institute for the Study of Labor

Ça ressemble à un titre d’article du Gorafi, le site de news satirique français... Selon les résultats publiés dans un article par deux chercheurs de l’université Erasmus de Rotterdam et de l'Institute for the Study of Labor (IZA), «les employés de la fonction publique sont significativement plus altruistes et plus paresseux que leurs équivalents du secteur privé». 

Il s'agit d'un «discussion paper», c'est-à-dire d'un article dont les résultats dont destinés à être débattus, objectif qui risque d'être largement atteint. Comment les auteurs en sont-ils arrivé là? Tout simplement en analysant les réponses à un questionnaire annuel distribué à 11.000 foyers allemands, le SOEP (German Socio-Economic Panel Study). L’engagement altruiste d’un travailleur est jugé par sa réponse à la question:

«A quel point est-il important pour vous d’être là pour les autres?»

La fainéantise est mesurée par l'accord de la personne interrogée avec l'affirmation:

«Je me vois comme quelqu’un qui a tendance à être faignant.»

Les auteurs expliquent:

«Ces résultats impliquent que les travailleurs qui sont à la fois très altruistes et fainéants ont le plus de probabilité d’être dans le secteur public (selon une probabilité de 33%), tandis que les travailleurs égoïstes et très dynamiques ont le moins de probabilité d’être dans le secteur public (avec une probabilité de 20%).»

L’altruisme des personnels de la fonction publique est plus prononcé encore chez les employés diplômés et dans les secteurs du soin. Mais cet écart entre l’altruisme des fonctionnaires et l’égoïsme des salariés du privé s’observe même une fois corrigé l’effet de la surreprésentation des métiers de la santé et de l’aide sociale dans la fonction publique, précisent les auteurs.

Reste à savoir si ces différences s’expliquent par un processus d’auto-sélection au début des carrières, ou bien s’il s’agit du résultat d’une adaptation à l’environnement et à l’organisation...

Pour ce qui est de l’altruisme, il semblerait que les individus plus altruistes se dirigent vers la fonction publique. En revanche, les chercheurs n’ont pas trouvé d'inclination significativement différente à la paresse entre les salariés du public et ceux du privé en début de carrière, alors que cet écart se creuse entre les individus ayant plus d’ancienneté. Ce serait donc plutôt l'organisation du secteur public qui encouragerait la fainéantise que la personnalité de ses agents!

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