Il serait parfois plus judicieux de tenter de décrire des sensations, d’essayer d’évoquer des notions plus abstraites (odeur de repassage, terre mouillée...). Le langage manque parfois cruellement de mots.
Le nasalo, pourrait-il suppléer à la pauvreté du vocabulaire pour décrire odeurs et parfums? Pourquoi pas, mais il faut en connaître les subtilités. Sissel Tolaas a composé «The smell Archive», une collection de 6763 odeurs différentes et a imaginé un embryon de langage, le nasalo. Fruit d’études menées dans son ReSearch Lab* (2004), le nasalo oeuvre à définir une terminologie complémentaire au vocabulaire des odeurs. La chercheuse a choisi l’odorat en constatant que le langage s’était davantage développé autour de la vue et des couleurs. Elle a remarqué que le mot associé à une odeur pouvait en modifier la perception ainsi une odeur corporelle semble plus agréable quand elle est appelée «cheddar».
Il s’agit d’une approche originale pour parler parfum avec une forme d’esperanto très conceptuel.
Quelques exemples:
-Dado: feuilles mortes ou compost
- Docasa: kebab
- Clesh: mer propre
- Fre: une rue mouillée et après une journée de soleil
- Hisis: odeur de cheval
- Iniish: cuisine indienne
- Mebeesh: viande grillée
- Syntii: plastique
- Skenn: cuir
- Woolgrou: herbe sauvage