France

Selon Facebook, le PSG est plus populaire que l'OM... sauf en France

L'outil de création de publicités de Facebook permet de comparer la popularité des deux clubs, qui s'affrontent deux fois en trois jours, dans les principales villes françaises et pays étrangers.

Pendant le match PSG-OM, le 24 février 2013 à Paris. REUTERS/Charles Platiau.
Pendant le match PSG-OM, le 24 février 2013 à Paris. REUTERS/Charles Platiau.

Temps de lecture: 5 minutes

Le PSG a battu l'OM (2-0), dimanche 24 février, lors de la 26e journée de championnat, trois jours avant un nouveau duel au Parc des princes ce mercredi lors des 8e de finale de la Coupe de France. A cette occasion, les débuts de la star planétaire David Beckham ont focalisé l'attention médiatique mais un autre sujet alimente, comme chaque année ou presque, les innombrables émissions spécialisées: quel est, parmi les deux clubs, celui qui compte le plus de supporters?

Des sondages tentent régulièrement d’apporter une réponse à cette question, avec souvent un avantage à l’OM. Le dernier en date, réalisé par l'Ifop pour L'Equipe Magazine, place ainsi Marseille premier avec 9,5% de votes contre 8,5% à Lyon et 8,3% au PSG, tandis que Pape Diouf, ancien président du club marseillais, est persuadé que l'OM «reste le club le plus soutenu», même si les nouveaux propriétaires qatariens du PSG, qui ont investi des sommes très importantes depuis la reprise du club à l'été 2011, comptent bien inverser la tendance.

Mais il existe un moyen, jusqu'ici inexploité, de comparer la popularité des deux clubs, qui prend en compte un échantillon de fans beaucoup plus large que les sondages: Facebook.

La page de l'OM a plus de «like» mais...

Il y a bien sûr le chiffre brut du nombre de fans des pages officielles. A ce petit jeu-là, l’OM tient la corde avec près de 2,36 millions de fans juste avant le premier duel, contre près de 2,07 millions pour le PSG. Mais un autre outil, moins connu des utilisateurs, permet d’avoir une photographie bien plus détaillée des forces en présence: la page de création de publicités sur Facebook.

Tout personne ayant déjà créé une page fan Facebook peut en effet accéder à un outil de création de publicités pour sa page, qui permet notamment de cibler les utilisateurs du réseau en fonction de leurs intérêts et du lieu où ils habitent. Ainsi, si vous êtes une entreprise qui vend des livres de recettes, vous pouvez faire de la pub pour votre page Facebook uniquement auprès des personnes qui ont listé dans leurs intérêts «cuisine» et qui habitent en France. Pour vous aider dans votre démarche, Facebook vous indique le nombre de personnes qui remplissent les critères que vous avez sélectionnés.

Le PSG a plus de supporters sur Facebook...

Mieux, Facebook vous permet même de cibler toutes les personnes qui sont intéressées par la cuisine de près ou de loin, en comptant à la fois les gens qui ont mis «cuisine» dans leurs intérêts, mais également ceux qui ont «liké» des pages se rapportant à la cuisine ou encore ceux qui ont mis dans leurs intérêts «conseils de cuisine».

L’application de cette astuce, qui permet d’entrevoir la précieuse et convoitée mine de données de Facebook, au match des supporters PSG-OM donne une série de données pour le moins intéressantes pour épater vos voisins de canapé à la mi-temps.

Car selon l’outil de création de publicités Facebook, si l’on compte non seulement les personnes qui ont «aimé» les pages officielles mais aussi ceux qui ont listé dans leurs intérêts les clubs, par exemple, c’est en fait le PSG qui arrive en tête, avec 3,2 millions d'utilisateurs concernés, contre 2,9 millions pour l’OM. Le club phocéen serait-il meilleur en community managing que celui de la capitale, avec plus de fans de sa page officielle alors que sa «fanbase» totale est moins importante sur Facebook? C’est une analyse possible.

Mais les choses deviennent encore plus intéressantes lorsqu’on décortique les données de manière géographique. Ainsi, si l’on limite la recherche aux utilisateurs qui ont indiqué habiter en France, l’OM reprend très largement le dessus, avec 1.451.320 utilisateurs ayant indiqué un attrait pour le club contre seulement 893.500 pour le PSG. L’OM n’est donc pas le club le plus populaire de France, mais il est le club français le plus populaire en France.

Le détail par ville est également très parlant: s’il y a logiquement plus de fans du PSG que de l’OM à Paris et de l’OM que du PSG à Marseille, on se rend compte qu’il y a plus de fans de l’OM... à Paris (97.220) qu’à Marseille (90.600). Les fans du PSG à Marseille sont en revanche très peu nombreux (16.120).

Mieux, ces chiffres nous donnent la confirmation d’une idée reçue répandue: en France, il n’y a qu’à Paris que les fans du PSG sont plus nombreux que ceux de l’OM. Que ce soit à Lyon, Toulouse, Nice, Nantes ou Strasbourg, ces derniers sont systématiquement plus nombreux.

... notamment grâce aux pays étrangers

En dehors de nos frontières, la situation est bien différente, et le PSG jouit de beaucoup plus de sympathie que l’OM, au point de faire basculer la balance totale en faveur du club de la capitale.

Le pays d’Europe où l’avance est la plus importante pour le PSG est l’Italie, avec 77.120 fans déclarés du PSG sur Facebook contre seulement 16.880 pour l’OM. La très importante colonie italienne ou de joueurs ayant évolué en Serie A dans le PSG version qatarie n’est sans doute pas étrangère à cette situation, n’en déplaise à Fabrizio Ravanelli.  

L’avance du PSG est également importante au Portugal, pays d’origine, entre autres, du dernier entraîneur à lui avoir fait gagner le championnat (Artur Jorge en 1994) et de l’ancienne idole du public Pedro Miguel Pauleta, en Allemagne et aux Pays-Bas. L’écart est plus serré en Espagne et en Angleterre.

La Belgique est un des seuls pays d’Europe où l’OM domine (largement) le PSG. Les exploits de l'entraîneur belge Raymond Goethals, qui a décroché avec Marseille la seule Ligue des champions d'un club français à ce jour, ou encore du défenseur Daniel Van Buyten, y sont sans doute pour quelque chose.

En Afrique, avantage Marseille

Le continent africain, et surtout l’Afrique francophone, doit lui être divisé devant sa télé ces jours-ci, avec tout de même un avantage à l’OM. Le club marseillais arrive largement en tête en Algérie, pays qui est historiquement lié à la ville phocéenne. L’inverse est d’ailleurs également vrai: quand l’Algérie gagne un match important, c'est Marseille qui s’enflamme.

En Tunisie, au Cameroun ou encore au Sénégal (merci Mamadou Niang?), l’OM est également devant le PSG, mais pas au Maroc ou en Egypte. La Côte d'Ivoire est étrangement absente de la recherche de l'outil de publicité de Facebook.

L'OM plus populaire en Chine

En dehors de l’Afrique, les utilisateurs de Facebook habitant hors de France se déclarent dans la plupart des pays plus en faveur du PSG que de l’OM. Certains résultats ne sont pas surprenants: les fans du PSG sont trois fois plus nombreux que ceux du rival marseillais au Qatar, propriétaire du club. Le PSG est également en tête aux Etats-Unis, où les deux clubs comptent un nombre très important de fans (79.000 contre 64.000 —aucun autre pays à part la France ne fait mieux), en Argentine ou encore au Japon.

Les dirigeants qatariens du PSG pourront se réjouir de la renommée internationale du club, qui est l’un de leurs objectifs prioritaires. A une exception près, la Chine, même si l'échantillon y est très réduit: l’OM compte 760 fans déclarés sur Facebook contre 640 seulement pour le PSG.

Mais le pays au monde où l’écart entre les deux clubs est le plus grand est le Brésil, où dix fois plus d’utilisateurs se sont déclarés fans du PSG que de l’OM sur Facebook (98.100 contre 9.560). Si Marseille a hébergé son lot de stars brésiliennes, de Sonny Anderson à Carlos Mozer en passant par Jairzinho, il est clair que le PSG a une histoire bien plus particulière et prestigieuse avec le Brésil. Le jeune prodige Lucas Moura, qui y fait actuellement des débuts européens remarqués, n’est que le dernier d'une liste impressionnante de stars internationales, de Raï à Valdo en passant par Ronaldinho, Thiago Silva et Leonardo, pour ne citer qu’eux.

Grégoire Fleurot

cover
-
/
cover

Liste de lecture