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Inutile d'être un fidèle de cette chronique (mais vous devriez l'être, hein) ou expert en tendances hollywoodiennes pour savoir qu'en matière de scénario, l'originalité des films d'horreur est tout à fait relative, qu'il s'agisse des sorties en salles (genre Paranormal Activity) ou de leurs ersatz destinés au marché vidéo (genre Paranormal Entity).
Et tout comme leurs homologues blockbusters plus grand public, façon Blanche Neige ou La Guerre des Boutons, il arrive que plusieurs projets horrifiques très similaires voient le bout de leur nez en même temps.
Soit par pur opportunisme (on vous a déjà parlé des Hansel et Gretel, et encore, on en avait même oublié un), soit, plus rarement, par pur hasard.
Et c'est en effet (a priori) une simple coïncidence si trois films d'épouvante américains récents ont pour cadre un lieu identique: une salle de lycée où doivent rester des ados en colle (on dit «detention», en VO).
Il y a d'abord eu l'excellent et fou Detention, de Joseph Kahn, sorti l'an dernier en DVD, mix taré de slasher, de science-fiction et de teen movie. On a ensuite eu droit à son cousin cheap Detention of the Dead, avec, vous l'aurez deviné, des zombies. Et voilà que vient de sortir aux Etats-Unis un certain Bad Kids go to hell («les sales gosses vont en enfer»), paraît-il adapté d'un comic culte dixit son réalisateur. En même temps, c'est lui qui l'a écrit alors il ne se mouille pas des masses.
Là où ce Bad kids fait fort, c'est qu'il ne se contente pas de citer rapidement The Breakfast Club, le monument du film de colle signé John Hughes: il va jusqu'à embaucher l'un de ses acteurs principaux, Judd Nelson. A 53 ans, l'ex-bad boy n'a plus vraiment le même look que son personnage de Bender dans le chef d'oeuvre de Hughes, mais c'est plutôt plaisant de le retrouver au milieu d'un casting juvénile essentiellement composé de figurants de séries TV aspirant sans doute un jour à tourner avec Terrence Malick ou Dany Boon.
Alexandre Hervaud