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Automobile: sauvons la planète avec le diesel (ou le nucléaire)!

Une étude norvégienne s'en prend au mythe de la voiture électrique comme positive pour la planète et préconise le recours au diesel. Ça fera plaisir à Peugeot, Citroën et Renault, spécialistes du genre.

Une pompe diesel dans une station service de Bordeaux -- Regis Duvignau / Reuters
Une pompe diesel dans une station service de Bordeaux -- Regis Duvignau / Reuters

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Les Norvégiens, qui sont quelque part les moins écolos des Scandinaves puisqu’ils doivent leur niveau de vie élevé à l’extraction de pétrole, à l’élevage de saumons en usine et à la chasse à la baleine, veulent combattre l’idée convenue selon laquelle la bagnole électrique serait bonne pour Gaïa.

Dans une étude consacrée à l’impact environnemental des autos qui roulent sans essence et sont pourtant l’avenir de nos constructeurs selon Arnaud Montebourg, les chercheurs de l'université d’Oslo font état de trois considérations majeures:

  1. L’électricité étant généralement produite par des centrales à charbon (la France et la Belgique sont des cas particuliers en Europe), sa mise à la disposition des automobilistes verts pollue davantage que l’usage de carburants conventionnels;
  2. Les usines fabriquant des voitures électriques génèrent plus de déchets toxiques que les autres;
  3. Le recyclage des autos électriques est plus complexe et coûteux que celui des voitures standards (notamment à cause des batteries qui contiennent du nickel, du cuivre et de l’aluminium)…

«Du coup, assure le professeur Anders Hammer Stromman, co-auteur de l'étude, lorsque que l’on observe la totalité du cycle production-destruction des deux types de voitures, le potentiel de réchauffement de la planète de l’électrique est deux fois plus important. Et si l’on examine son impact sur les pluies acides, les particules en suspension dans l’air qu’elle émet, sa toxicité pour l’écosystème et la santé humaine, sa contribution à la consommation de ressources fossiles en quantité limitée, sa performance environnementale est constamment inférieure à celle des voiture à moteurs classiques malgré l’absence de pollution directe pendant leur fonctionnement».

Des batteries à la durée de vie trop courte

Bon, les Vikings ne sont pas totalement hostiles à ce que quelques autos puissent être branchées sur le 220 volts comme Iron Man, mais à condition que ce soit pour récupérer du courant  produit sans charbon, comme le solaire, le vent ou, hé hé, le nucléaire. Mais globalement, «il est contre-productif de promouvoir la voiture électrique dans les régions du monde où l’électricité vient du lignite, du charbon, voire de centrales fonctionnant avec des hydrocarbures» (c'est très souvent le cas en Italie).

De fait, concède tout de même l’étude, des voitures électriques dont la durée de vie serait supérieure à celle de leur concurrentes pourraient passer pour plus environnementalement correctes, puisqu’il ne faudrait pas en remplacer les batteries trop souvent: à 200.000 kilomètres, elles feraient plus ou moins jeu égal avec une voiture «normale», mais à 100.000 kilomètres comme c’est le cas aujourd’hui, le moteur à explosion conserve l’avantage. Pour autant, la vitesse à laquelle les fabricants de batteries sont capables d’améliorer la longévité de leurs produits étant inférieure à la progression du rendement des voitures conventionnelles (qui consomment de moins en moins et émettent de moins de moins de CO2), «une réduction plus significative du réchauffement climatique pourrait être atteinte en passant de l’essence au diesel».

La France est donc idéalement (Jean-Vincent) placée pour réussir le passage à la voiture authentiquement écolo, entre son parc de centrales nucléaires si l’électricité l’emporte et la spécialisation sur le diesel de ses constructeurs si c’est le pétrole qui gagne. Qui a dit que nous n’avions plus aucun atout?

Hugues Serraf

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