Monde

La pénurie mondiale de couche-culottes n'aura pas lieu

L'incendie, samedi, d'une usine japonaise fabriquant un des composants majeurs des polymères absorbants utilisés dans la fabrication de couches pour enfants, l'avait fait craindre.

Une femme pousse son chariot dans un rayon de couche-culottes à Jakarta (Indonésie). REUTERS / Enny Nuraheni
Une femme pousse son chariot dans un rayon de couche-culottes à Jakarta (Indonésie). REUTERS / Enny Nuraheni

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Le monde n’aura pas à faire face à une pénurie de couche-culottes.

Alors que l’incendie ce week-end d’une partie des installations japonaises du groupe chimique Nippon Shokubai laissait craindre une baisse de la production mondiale de couches pour bébés dans les semaines et les mois à venir, il semble que cette peur suscitée par un article du quotidien nippon Sankei Shimbun soit en réalité infondée.

Mais d’où est venue cette crainte? Petit rappel des faits: samedi 29 septembre, un réservoir d’une usine de Nippon Shokubai explose à Himeji, à l’ouest de l’archipel, faisant un mort et 35 blessés, comme l'expliquent ces images de la chaîne japonaise NHK, présente sur place: 

Le sinistre détruit une partie des réserves d’acide acrylique, l'un des composants majeurs des polymères absorbants utilisés dans la fabrication de couches pour enfants. D’après l’AFP, le site de Himeji produit 20% de la production mondiale (soit 320.000 tonnes de polymères par an). L’incendie de samedi laisse donc rapidement craindre des conséquences sur la production de couche-culottes à l’échelle de la planète (20 milliards de couches pour bébés sont consommées chaque année dans le monde, 3 milliards en France selon le site Internet planetescop.com).

Vers une redistribution mondiale du marché des couches pour bébé?

Pourtant, il semble aujourd’hui que la pénurie tant redoutée n’aura pas lieu. Dans le monde, deux grands groupes se partagent le marché: les américains Procter & Gamble –qui produit les Pamper’s– et Kimberly-Clark, qui fabrique les Huggies. Contactées lundi par Slate, les deux entreprises se veulent plutôt rassurantes.

Chez Kimberly-Clark, la question d’une baisse de la production ne se pose même pas, puisque la compagnie américaine n’a pas de contrat avec le groupe chimique japonais. Mais Pamper’s, qui représente 55% à 60% du marché français, est contractuellement bien lié à Nippon Shobukai. Mais là non plus, on ne se montre pas particulièrement inquiet pour l’avenir:

«A Himeji, une seule des quatre chaînes de production a été affectée par l’incendie de samedi. De plus, nous avons un plan de continuité qui nous permet de faire face à des troubles ou des accidents –comme les catastrophes écologiques ou les incendies– et nous avons plusieurs fournisseurs, ce qui nous permet d’anticiper. Les premiers éléments qui nous viennent du terrain montrent que l’impact sera très faible, voire nul en termes de production.»

Les usines d’assemblages des différents composants des couches-culottes à travers le monde –celle en charge de l’Europe se situe à Francfort– ne devraient donc avoir aucun mal à assurer leur production. Seul le marché asiatique pourrait souffrir de l’incendie de ce week-end, puisque l’AFP explique que l’usine de Himeji avait récemment augmenté sa production pour faire face à une demande croissante de la part de la Chine.

L’incident aura en revanche de lourdes conséquences pour le groupe Nippon Shokubai: les fabricants de couche-culottes contractuellement liés avec l'entreprise japonaise devraient en effet sécuriser leur approvisionnement en composant chimique en se tournant vers la concurrence.

C’est en tout cas ce que semblent penser les investisseurs: Les Echos expliquent que l’action du groupe Shokubai plongeait de plus de 10% lundi matin à la Bourse de Tokyo, tandis que les titres de ses deux concurrents –Sanyo Chemical Industries et Sumitomo Seika Chemicals– enregistraient une forte hausse.

Pierrick de Morel

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