France

«Sarkozy a toujours défendu les droits d'auteur»

Mon bilan des deux ans de sarkosysme, par Pascal Rogard, président de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD)

Temps de lecture: 2 minutes

Nicolas Sarkozy a été élu à la présidence de la République le 6 mai 2007. A cette occasion, Slate.fr a demandé à des économistes, syndicalistes, politologues, journalistes, blogueurs et représentants de la société civile de dresser le bilan des deux premières années du chef de l'Etat.

Eric Le Boucher avait ouvert le bal lundi. Voici le tour de Pascal Rogard, président de la SACD.

Je retiens deux grands moments des deux premières années de la présidence de Nicolas Sarkozy. Le premier est l'annonce de la suppression de la publicité sur le service public. Annonce qui a eu un grand effet de surprise puisque personne n'attendait à ce moment là, cette décision là. Il a pris tout le monde à contre-pied avec une proposition défendue depuis des années par la gauche.

Dans l'esprit, c'était une annonce positive pour la création mais cela entraînait des inquiétudes et des incertitudes. Inquiétude parce que ce n'était pas proposé par la gauche, le partenaire habituel de la création. Pendant la campagne électorale de 2007, Nicolas Sarkozy avait même proposé d'augmenter la publicité sur le service public.

L'incertitude concernait le financement puisque cette proposition s'inspirait des modèles allemands et anglais qui reposent sur une redevance presque deux fois plus chères qu'en France alors même que pour la France cette hypothèse était d'emblée écartée.

Aujourd'hui, objectivement, si le financement est assuré sur la durée, cette mesure est très positive. Les créateurs avaient toujours souhaité moins de publicité puisque cela pousse à l'uniformisation des programmes. Financièrement, la télévision privée souffre de la crise et de la récession du marché publicitaire. La télé publique est à l'abri cette année grâce à la garantie de ressources publiques, alors que sa forte dépendance à la publicité aurait dans le contexte de crise mis son financement en difficulté.

Le deuxième grand moment est la loi Hadopi, même si, cette fois-ci, il n'y a pas eu de surprise. Nicolas Sarkozy a toujours défendu les droits d'auteur, déjà quand il était ministre de l'Intérieur ou des Finances, bien avant qu'il ne rencontre Carla Bruni. A l'époque, à Berçy, il avait organisé un rapprochement entre les professionnels de la musique et les opérateurs de télécommunication.

Sur Hadopi, on ne peut l'accuser d'avoir une vision électoraliste. Il y a en France beaucoup plus d'internautes que de créateurs. Au contraire, je suis amer de voir que la gauche a abandonné les créateurs en rase campagne pour soutenir des gens qui agissent de manière illicite.

Sur cette loi, nous nous attendions à un débat, mais pas à un débat aussi violent. C'est hallucinant de voir les créateurs accusés d'être liberticides alors que ce sont des gens, comme de nombreux artiste et auteurs qui soutiennent la loi, qui ont toujours défendu les libertés publiques.

Pascal Rogard

A venir dans la journée, le point de vue de Christophe Regnard, président de l'union syndicale des magistrats (USM, modérés).

A vous de commenter ces points de vue et de proposer votre bilan de deux ans de Sarkozysme, en commentaire ou par mail à infos [@] slate.fr.

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