Politique

Polémique Guéant / Dieudonné: «Le Pen a raison»

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Interdire les listes «antisionistes» que Dieudonné veut présenter aux européennes. Voilà l'annonce faite dimanche 3 mai par le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. «Les pouvoirs publics sont en train de voir si ces initiatives tombent sous le coup de la loi. Je ne suis pas sûr que nous parvenions à les interdire, nous ne pouvons interdire que ce que le droit permet d'interdire», a déclaré le conseiller de Nicolas Sarkozy sur Radio J.

«Est-ce qu'on peut se présenter aux élections avec un programme ouvertement antisémite», s'est interrogé le bras droit du président Nicolas Sarkozy, dénonçant une «initiative absolument scandaleuse qui doit être condamnée moralement par tous les gens de bonne volonté».

En dehors des proches de Dieudonné réunis dimanche à son théâtre pour «finaliser» les modalités de la campagne pour les élections («On n'est pas mécontent, cela fait parler de nous», a déclaré au Monde un proche d'un allié de l'ancien humoriste), l'initiative de Claude Guéant n'a pas reçu un bon accueil: «Inadmissible» pour Dupont-Aignan, «lui faire trop de pub» pour Peillon (PS), «A quoi joue l'Elysée», s'interroge Hamon (PS).

«Les inconvénients de la censure sont plus graves que ceux de la liberté», a jugé Jean-Marie Le Pen, le président du Front national, parrain d'un des enfants de Dieudonné. «Moi je crois à la démocratie, à la liberté, je crois au combat des idées, je ne crois pas à la méthode policière qui consiste à faire respecter certaines règles qui défendent certaines minorités», a dit Le Pen.

«Au risque de servir sur un plateau à ceux qui aimeraient me faire pendre bien plus que les deux mots de ma main nécessaires à l'opération, je le répète : je suis d'accord avec Le Pen, écrit Elisabeth Lévy sur Causeur.fr. Sur la conclusion en tout cas. Face à un Dieudonné, interdire ne sert plus à rien. Il faut l'affronter. A mots nus. (...) En annonçant déléguer à un tribunal, fût-il habilité à juger en notre nom, le soin de faire mordre la poussière à Dieudonné, c'est déserter le champ de bataille. Ne répliquons pas à la redoutable conjonction du ressentiment et de la sottise par une guérilla judiciaire, battons-nous avec nos armes à nous, l'intelligence et l'humour.»

Image de une: Reuters

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